Maroc

Nidal Lahlou : “La vigilance reste de mise”

Nidal Lahlou
Président de la Fédération nationale des industries hotelières (FNITH)

À quelques mois de la Coupe d’Afrique des Nations, le tourisme marocain poursuit sa trajectoire ascendante. Porté par une stratégie structurée, une mobilisation concertée des acteurs publics et privés ainsi qu’un retour massif de la diaspora, le Royaume s’inscrit dans une forte dynamique. L’année 2025 s’annonce ainsi particulièrement prometteuse.

Le Maroc a franchi la barre des 11,7 millions de touristes à fin juillet 2025, soit une progression annuelle de 15%. Comment le secteur accueille-t-il ces chiffres ?
Ce sont de très belles performances, et nous en sommes collectivement fiers. Elles traduisent une dynamique solide qui, selon toute vraisemblance, fera de 2025 une année exceptionnelle pour le tourisme national. Nous avons de solides raisons d’espérer une fin d’année historique.

L’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations, prévue dans quelques mois, représente une opportunité unique pour attirer des centaines de milliers de visiteurs supplémentaires et conclure l’année sur une note triomphale. Ces avancées sont le fruit d’un travail collectif. Depuis 2020, les professionnels du secteur ont mené un effort concerté, d’abord dans le cadre du contrat-programme post-covid, puis à travers la feuille de route 2023-2026.

Ce partenariat public-privé s’est révélé efficace et a permis au tourisme de redevenir l’un des piliers structurants de notre économie. Toutefois, la vigilance reste de mise. Il faut maintenir le cap et l’améliorer dans les années à venir. Il serait souhaitable de se projeter sur l’année 2030 et d’adopter de nouvelles mesures d’accompagnement.

Malgré ces avancées, vous évoquez des défis persistants. Quels sont les axes d’amélioration identifiés ?
Il faut souligner que la croissance des arrivées aux postes-frontières ne se traduit pas automatiquement par une hausse équivalente des nuitées dans les établissements d’hébergement classés, ni par une augmentation homogène des taux d’occupation ou des recettes touristiques. Certaines régions affichent des taux d’occupation dépassant les 60%, tandis que d’autres peinent à atteindre les 35% à 40%. Cette disparité nous rappelle qu’un effort de structuration territoriale est encore nécessaire.

De plus, le débat sur les prix refait surface à chaque saison estivale. Ce phénomène est lié à une tension naturelle entre l’offre et la demande. Certaines destinations très prisées voient leur capacité saturée, ce qui provoque une hausse des tarifs, alors que d’autres restent sous-exploitées.

L’offre devrait ainsi être plus diversifiée, plus équilibrée, et surtout adaptée à toutes les catégories de touristes, en prenant en compte la qualité, le prix et le pouvoir d’achat. C’est aussi l’un des grands chantiers à venir, enrichir notre offre, non seulement en volume, mais aussi en variété.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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