Tourisme : 2025, l’année de tous les records ?

À quelques mois de la Coupe d’Afrique des Nations, le tourisme marocain poursuit sa trajectoire ascendante. Porté par une stratégie structurée, une mobilisation concertée des acteurs publics et privés ainsi qu’un retour massif de la diaspora, le Royaume s’inscrit dans une forte dynamique. L’année 2025 s’annonce ainsi particulièrement prometteuse.
Avec 11,6 millions de visiteurs à fin juillet, le Maroc confirme en 2025 le dynamisme de son secteur touristique. Cette progression de 16% sur un an témoigne d’une attractivité en hausse, portée à la fois par le retour massif des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et par l’intérêt renouvelé des touristes internationaux. Plus qu’un simple rebond post-covid, la tendance traduit une consolidation durable du tourisme comme pilier stratégique de l’économie nationale.
Une croissance portée par la diaspora
L’un des principaux moteurs de cette croissance est incontestablement lié aux MRE. Pour le seul mois de juillet, 1,8 million d’entre eux ont regagné le pays, soit une augmentation de 7% par rapport à 2024. Ces retours massifs témoignent d’un attachement toujours aussi viscéral, mais aussi de l’attractivité renouvelée de l’offre touristique nationale. Contrairement aux spéculations ayant circulé en amont de la saison estivale, la tendance n’est pas au repli.
Le ministère du Tourisme confirme en effet une stabilité, voire une hausse des déplacements au sein de la diaspora. Pour les autorités, cette fidélité est une composante essentielle de la résilience du secteur et une opportunité de le consolider sur le long terme. Le mois de juillet illustre bien cette dynamique. Sur les 2,7 millions de visiteurs enregistrés, 875.000 étaient des touristes internationaux (+2% sur un an), les MRE représentant la part la plus significative de la hausse. Ce rééquilibrage entre visiteurs étrangers et nationaux reflète la capacité du pays à séduire un public diversifié.
Pour Rkia Alaoui, présidente du Conseil régional du tourisme (CRT) de Tanger-Tétouan, la vitalité du secteur est indéniable. «La baisse de régime dont certains parlent, ou l’engouement prétendument moindre des MRE, ne repose sur aucun fondement. D’autant que la saison estivale est loin d’être terminée», souligne-t-elle, appelant à attendre les résultats d’août pour tirer un bilan complet. Quant aux prix pratiqués, la professionnelle affirme qu’aucun changement majeur n’est intervenu.
«La même stratégie tarifaire est appliquée depuis plusieurs années», précise-t-elle.
Le défi, selon elle, consiste désormais à étendre la saisonnalité, en attirant davantage de visiteurs hors période estivale. Les prix, souvent plus compétitifs en dehors des pics de fréquentation, constituent un levier à exploiter.
CAN, un horizon favorable
Les perspectives pour le second semestre 2025 s’annoncent prometteuses. À l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui se tiendra au Maroc fin 2025-début 2026, le pays se prépare à faire face à un afflux important de visiteurs, qu’ils soient supporters ou simples curieux.
Certains observateurs estiment même que nombre de MRE et de touristes ont volontairement reporté leur séjour pour le faire coïncider avec la compétition. L’organisation d’événements d’envergure devient ainsi un outil de promotion touristique à part entière.
La CAN, comme d’autres rendez-vous internationaux, permet au Royaume d’améliorer sa visibilité sur la carte touristique mondiale tout en stimulant directement les arrivées.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO