Maroc

Finances publiques : les dépenses pèsent lourd sur le budget

Si la capacité de l’État à mobiliser les ressources n’est plus à démontrer, les dépenses continuent cependant de peser lourd sur le budget. Une situation qui creuse davantage le déficit budgétaire. En dépit d’une progression soutenue des recettes publiques, portée notamment par l’IS et les TIC, la dynamique des dépenses, notamment celles liées aux biens et services, a amplifié la pression sur les finances publiques. Cette dégradation, marquée par un besoin de financement accru, intervient dans un contexte de rééquilibrage du profil de la dette et d’une mobilisation accrue des ressources non fiscales.

L’exécution de la Loi de finances, à fin juin 2025, laisse ressortir un déficit du Trésor de 24,8 milliards de dirhams contre un solde ordinaire positif de 20,4 MMDH durant la même période un an auparavant, ce qui représente un creusement de 20%. Ce déficit est la résultante de l’augmentation des recettes brutes de 20,6% contre une hausse des dépenses ordinaires de 12,5%, en glissement annuel.

Recettes vs dépenses
Au niveau des recettes, la stratégie de mobilisation des ressources publiques poursuit son déploiement. Il ressort du bulletin mensuel de statistiques des finances publiques que les recettes ont principalement été tirées par la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques laquelle a progressé de 12% en un an. Les recettes douanières nettes ont également enregistré une hausse de 9,3%. Les droits de douane ont légèrement augmenté de 2,6%.

Toujours concernant les recettes douanières, la TVA à l’importation s’est inscrite dans la même optique avec une évolution de 8,4%. Par ailleurs, la TIC sur les tabacs manufacturés a enregistré une augmentation notable de 20,6%. Les autres TIC ont totalisé une forte progression de 14,2%. En outre, pour tout ce qui est des recettes nettes de la fiscalité domestique, leur croissance a été de 22,2%, dont +32,9% pour l’IS. L’IR a également réalisé une performance notable avec une amélioration de 22,7%.

De plus, les recettes de l’IR sur profits immobiliers ont connu une hausse de 15% par rapport à leur niveau de fin juin 2024. Les recettes de l’IR prélevé par la Direction des Dépenses de personnel (DDP) relevant de la Trésorerie générale du Royaume ont enregistré une augmentation de 2,2%. Les recettes nettes de la fiscalité domestiques, comprenant également la TVA à l’intérieur, ont connu une hausse de 7,1%. À fin juin, les remboursements de TVA à l’intérieur (y compris la part supportée par les collectivités territoriales) ont été de plus de 10,4 MMDH contre 7,5 MMDH un an auparavant.

Cependant, les droits d’enregistrement et de timbre ont aussi enregistré une évolution de 4,9%. Il s’y ajoute les majorations de retard qui ont grimpé de 22,2%, résultant de recettes brutes de près de 1,6 MMDH contre 1,3 MMDH à fin juin 2025.

En outre, une évolution est observée au niveau des recettes non fiscales, estimée à 32,8%. La raison en est, notamment, l’augmentation des versements des comptes spéciaux du Trésor au budget général (13,6 MMDH contre 7,5 MMDH) et des fonds de concours (873 MDH contre 554 MDH). Elle est renforcée par celle des recettes de monopoles (5,8 MMDH contre 3,9 MMDH) et des recettes en atténuation des dépenses de la dette (2,9 MMDH contre 2,6 MMDH).

Les dépenses en progression
Quant aux dépenses, leur taux d’engagement global est de 49% avec un taux d’émission sur engagements de 82%, contre respectivement 50% et 80% un an auparavant. De même, les dépenses ordinaires ont enregistré une progression de 19%, en raison de la hausse de 20,7% des dépenses de biens et services, due à l’augmentation de 10,8% des dépenses de personnel et de 38% des autres dépenses de biens et services. Les charges en intérêts de la dette ont suivi la même tendance (+11,6%).

En revanche, les émissions de dépenses au titre de la compensation ont reculé de 32%. Les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux ont par ailleurs évolué de 43,7%. Le montant global des remboursements de TVA à l’intérieur et à l’importation (y compris la part supportée par les collectivités territoriales) est de 10,4 MMDH contre 7,5 MMDH, il y a un an. En ce qui concerne l’investissement, les dépenses y afférentes ont grimpé de 10,9%, pour se situer à 54,4 MMDH.

À noter qu’à fin juin, les recettes ordinaires ont été réalisées à hauteur de 57,6% des prévisions de la Loi de finances. Les dépenses ordinaires ont été exécutées à 50,8% et les dépenses d’investissement émises pour 42,4%. Quant à la gestion de la dette intérieure, les chiffres indiquent qu’au titre des six premiers mois de l’année, le Trésor a procédé à des opérations d’échange de bons, en vue de réajuster le profil de la dette.

Ces opérations ont porté sur un montant global de 10,9 MMDH. Compte tenu d’un besoin de financement de 46 MMDH contre 30,5 MMDH à fin juin 2024 et d’un flux net positif de 19,8 MMDH du financement extérieur contre un flux net négatif de 1,4 MMDH un an auparavant, le Trésor a eu recours au financement intérieur. Son montant a été de 26,1 MMDH contre 32 MMDH à fin juin 2024.

Mariem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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