Maroc

MAS de Fès : un hic dans la constitution en société sportive

Un retour à la case départ s’impose pour la société sportive MAS SA. Suite à la révélation de vices de forme dans sa création et à une valorisation erronée, la direction lance une procédure de régularisation. L’objectif est d’annuler la répartition initiale du capital pour se conformer à la réglementation en vigueur.

Alors que l’équipe première du Maghreb Association Sportive de Fès (MAS) a entamé sa préparation pour la saison 2025-2026, l’avenir du club se joue principalement sur le plan juridique et structurel. Dans une communication récente, Omar Bennis, président de la société sportive, MAS SA, a révélé des irrégularités importantes dans le processus de création de l’entité, annonçant une nécessaire refonte totale pour aligner le club sur les exigences réglementaires.

Un vice de forme dans la constitution de la société sportive
Nommé il y a un mois à la tête de la société MAS SA, Omar Bennis a profité d’une intervention en direct sur les réseaux sociaux du club, le 29 juin, pour éclaircir la situation juridique de l’entité. Il a confirmé que si la société est légalement enregistrée et dispose d’un registre de commerce et d’un compte bancaire, sa constitution n’a pas respecté les dispositions de la loi 30.09 relative à l’éducation physique et aux sports.

Selon le dirigeant, la procédure fondamentale exigeait que l’association MAS, en tant que fondatrice, détienne l’intégralité des actions de la société avant toute ouverture de capital à des investisseurs. Or, cette étape décisive a été «omise». Une distribution d’actions a été opérée dès la création, ne laissant à l’association qu’environ 30% du capital, sans qu’une valorisation préalable du club ait été effectuée.

Le président de MAS SA a souligné que cette situation a été jugée non conforme par la Ligue nationale de football professionnel (LNFP).

«J’ai eu des échanges avec la LNFP, qui m’a expliqué que la manière dont la société a été créée n’était pas acceptable. Et je partage son avis», a-t-il déclaré.

L’un des points les plus critiques soulevés concerne la valorisation du club. L’évaluation initiale, sur laquelle s’est basée la première répartition du capital, aurait fixé la valeur du MAS à 10 millions de dirhams.

Or, Omar Bennis conteste fermement ce chiffre, arguant qu’une analyse comparative avec d’autres clubs marocains situerait la valeur réelle du MAS entre 150 et 200 millions de dirhams. Cette sous-évaluation a eu un impact direct sur la dilution de la part de l’association au sein de la nouvelle structure.

L’avenir du club en jeu ?
Pour remédier à cette situation, Omar Bennis a annoncé une feuille de route claire, impliquant un retour au point de départ. La première étape consistera pour l’association à récupérer la totalité des actions qui ont été cédées à des particuliers lors de la création de la société. Une fois cette opération finalisée, une nouvelle évaluation sera menée par des cabinets internationaux indépendants afin d’établir la valeur juste et actuelle du club.

Ce n’est qu’après cette étape que le capital sera de nouveau ouvert. Les investisseurs ayant déjà contribué financièrement, tels que la famille Jamaï et Mohamed Bouzoubaa (propriétaire de TGCC) qui détiendraient près de 67 % du capital actuel, pourront alors convertir leurs apports en actions sur la base de la nouvelle valorisation. Bennis a d’ailleurs assuré avoir reçu l’engagement de Bouzoubaa de restituer ses parts à l’association pour faciliter cette régularisation.

Cette volonté de réforme intervient dans un contexte financier complexe. La dette du club à la fin de la saison 2024-2025 s’élève à 108 millions de dirhams, dont une part écrasante de 86 millions de dirhams liée à des litiges sportifs. Cette situation fragile contraste avec la mobilisation des forces vives de Fès, qui a permis de collecter 35 millions de dirhams en mai 2025 pour soutenir le club.

Parallèlement, la candidature de l’homme d’affaires Mohamed Bouzoubaa à la présidence de l’association fait l’objet de discussions intenses en coulisses. La capacité des différents acteurs à collaborer dans ce processus de mise en conformité sera déterminante pour stabiliser la gouvernance du MAS, assainir ses finances et permettre à ce club historique de retrouver sa place au sommet du football national.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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