Edito. Justice pour Ghita

Ghita a quatre ans. Elle aurait dû rire, courir, jouer sur le sable de Sidi Rahal. Au lieu de cela, elle a frôlé la mort, fauchée par un quad lancé à pleine allure sur une plage censée être un havre de paix. Ce drame n’est pas qu’un accident. C’est le résultat d’un laxisme.
Depuis des années, certaines de nos plages, notamment dans la région de Casablanca, ont été transformées en circuits sauvages, livrées aux quads, motos et même chevaux, qui slaloment entre serviettes et jeux d’enfants sans aucun panneau ni contrôle. Et même lorsqu’il y en a, les quads ne respectent pas la signalisation.
À Sidi Rahal comme à Tamaris, il est devenu difficile de se détendre. Le rugissement incessant des quads couvre le bruit des vagues. Dans cette région, ces engins font la loi, sillonnant dunes et rivages au mépris des promeneurs. Ces plages ne sont plus des lieux de repos. Elles sont même devenues des terrains de danger lors de la saison estivale.
Ghita est aujourd’hui hors de danger. Mais son corps, son esprit, sa famille, portent encore les marques de cette violence absurde. Le conducteur a été arrêté. C’est un début. Mais c’est loin d’être suffisant.
Ce drame doit marquer un tournant. Nos plages ne sont pas des circuits de rallye. Ce sont des espaces publics, des lieux de vie, de partage, de liberté.
Le Maroc mérite des plages sûres et des enfants protégés. #JusticePourGhita ne doit pas être un simple hashtag. Il doit devenir un exemple. Pour Ghita. Pour tous les enfants. Pour que plus jamais une journée au bord de la mer ne vire au cauchemar.
La mer doit rester un refuge. Il est temps que les autorités prennent leurs responsabilités. Une vie brisée ne se répare pas avec des excuses. Mais elle peut empêcher d’autres drames. C’est une question de dignité. De respect.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO