Maroc

Écosystèmes forestiers : le Maroc et l’Arabie Saoudite scellent un partenariat stratégique

Ce rapprochement ouvre la voie à une coopération bilatérale fondée sur la complémentarité des approches, le transfert de savoir-faire et la mise en œuvre conjointe de projets à fort impact environnemental et socio-économique. Les deux parties entendent collaborer dans le cadre de l’initiative «Moyen-Orient vert», initiée en 2021 par l’Arabie Saoudite.

Selon le recensement national de 2022, les écosystèmes forestiers du Maroc couvrent près de 9,3 millions d’hectares (ha). Ils représentent un patrimoine naturel et socio-économique de première importance, non seulement pour l’équilibre écologique, mais aussi pour les moyens de subsistance de quelque sept millions de personnes vivant en zones rurales.

Partant ce constat, le Maroc a mené une initiative en appui aux travaux du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF). Les travaux de cet événement international de haut niveau, consacré à la gestion durable des forêts, a été organisé à Agadir, du 16 au 18 juin 2025. C’est en sa qualité d’institution nationale focale du FNUF que l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) a organisé cette rencontre en partenariat avec le secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts, l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), l’Agence française de développement (AFD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Ce rendez-vous international s’inscrit dans le cadre de l’initiative portée par le Royaume en appui aux travaux préparatoires de la 21e session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF21), prévue en 2026. L’évènement a rassemblé un large éventail d’acteurs issus de plus de 50 pays, parmi lesquels des décideurs publics et des experts ainsi que des représentants d’organisations internationales, de la société civile et du secteur privé.

La phase de généralisation (2024-2025)
«L’organisation de cet événement par le Maroc témoigne de son engagement constant et structurant en faveur de la gestion durable des écosystèmes forestiers. Il a mis en exergue la reconnaissance internationale croissante du rôle actif du Royaume dans la défense des intérêts forestiers à l’échelle régionale et mondiale», a indiqué Abderrahim Houmy, directeur général de l’ANEF.

Lancée en 2020, la mise en œuvre de la stratégie nationale Forêts du Maroc 2020-2030 s’articule en deux grandes phases. La phase des projets pilotes (2020-2023), qui a posé les fondations institutionnelles et structurelles de la stratégie. Il s’agit, notamment, de l’adoption de la loi 52-20 instituant l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), du lancement des premières expérimentations et de la mise en place de dispositifs de gouvernance innovants.

Pour la phase de généralisation (2024-2025), elle marque l’entrée dans une dynamique de déploiement à grande échelle, avec une montée en puissance des projets, une accélération des réformes et une implication croissante des acteurs territoriaux. L’année 2025 est une période d’accélération de la concrétisation sur le terrain des actions en faveur des espaces forestiers.

Selon le directeur général de l’ANEF, «le Maroc a érigé, de longue date, les enjeux liés aux forêts en priorité stratégique nationale, dans le souci de concilier la préservation des ressources naturelles avec le développement socio-économique des territoires. Il a souligné l’importance que le Royaume accorde à la coopération internationale, qu’elle soit de nature Sud-Sud ou Nord-Sud, en tant que levier essentiel pour relever les défis environnementaux mondiaux, renforcer les synergies régionales et promouvoir un développement inclusif, durable et résilient».

La Stratégie «Forêts du Maroc» et l’initiative «Arabie Saoudite Verte » alignées
L’événement a coïncidé également avec la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, célébrée chaque année le 17 juin. Il a été marqué par la signature d’un mémorandum d’entente en matière de coopération forestière entre l’ANEF et le Centre national pour le développement de la végétation et la lutte contre la désertification, du Royaume d’Arabie Saoudite.

Cet accord vient consolider les relations bilatérales entre les deux pays frères. Il ouvre la voie à un partenariat durable dans les domaines de la reforestation, de la lutte contre la désertification et de la recherche forestière appliquée. Il s’inscrit par ailleurs dans le prolongement des relations unissant les Royaumes du Maroc et d’Arabie Saoudite.

Ce mémorandum d’entente stratégique a été conclu en marge de la rencontre internationale de haut niveau, dans le cadre des travaux préparatoires à la 21e session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF21), prévue en 2026. Il illustre la volonté commune des deux pays d’intensifier leur coopération au service de la gestion durable des ressources forestières et de la lutte contre la désertification, en cohérence avec leurs engagements internationaux.

Il s’agit d’un partenariat majeur visant à consolider les échanges techniques et scientifiques autour de plusieurs axes prioritaires, notamment le développement des cadres stratégique et juridique pour la gestion forestière durable, la restauration, la réhabilitation et la conservation des écosystèmes forestiers.

À cela s’ajoute l’amélioration des techniques de reboisement et la modernisation des infrastructures de production forestière, en particulier les pépinières et l’intégration des technologies innovantes dans la surveillance ainsi que la gestion et la restauration des forêts, la lutte contre l’ensablement, la dégradation des terres et l’avancée du désert, et enfin, le renforcement de la recherche scientifique appliquée. Ce mémorandum s’appuie sur la convergence des stratégies nationales des deux Royaumes en matière de préservation de l’environnement.

À cet égard, les objectifs de la Stratégie «Forêts du Maroc 2020–2030» et ceux de l’initiative «Arabie Saoudite verte» sont pleinement alignés, notamment en ce qui concerne l’intensification des programmes de reboisement, la mobilisation des acteurs territoriaux pour une gouvernance partagée, l’adoption de technologies de pointe pour une gestion efficiente des ressources naturelles et la contribution active à la lutte contre les effets du changement climatique.

La voie à une coopération bilatérale approfondie
Ce rapprochement ouvre la voie à une coopération bilatérale approfondie, fondée sur la complémentarité des approches, le transfert de savoir-faire et la mise en œuvre conjointe de projets à fort impact environnemental et socio-économique.

Les deux institutions entendent collaborer activement dans le cadre de l’initiative «Moyen-Orient vert», lancée en 2021 par le Royaume d’Arabie Saoudite, en vue de promouvoir la coopération régionale en matière de conservation de la biodiversité, de résilience des écosystèmes et de développement durable.

Cette initiative traduit aussi la mise en œuvre des orientations de l’Arrangement international sur les forêts, telles que définies dans le Plan stratégique des Nations Unies pour les forêts 2017–2030, et la volonté de respecter pleinement leurs engagements internationaux dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le développement durable.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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