Edito. La douloureuse vérité du «faux»

Un rapport publié récemment par l’OCDE et l’EUIPO a de quoi nous inquiéter. Intitulé «Mapping global trade in fakes 2025», il dresse une cartographie mondiale du commerce des produits contrefaits, et le Maroc y occupe une place qui mérite toute notre attention.
Alors que beaucoup pensent encore que la contrefaçon se limite aux marchés informels, ce document révèle une tout autre réalité : notre pays est une destination notable pour ces produits illicites, notamment les cosmétiques en provenance de Chine.
Malgré tous les efforts de lutte contre ce fléau, les chiffres sont parlants. Avec un score GTRIC-e de 0,21 dans ce classement mondial, les cosmétiques contrefaits font du Maroc un cas préoccupant. Mais derrière ce chiffre, se cache une réalité troublante : des crèmes, des parfums, des produits d’hygiène personnelle vendus à bas prix, mais potentiellement dangereux pour la santé.
Pire encore, cette vague de faux ne se limite pas aux cosmétiques : vêtements, articles de cuir et produits électroniques sont également touchés. Mais le problème va bien au-delà des chiffres. Ce qui est vraiment alarmant, c’est que la contrefaçon est entrée dans la «normalité». Acheter un produit contrefait est devenu une «bonne affaire». On oublie que cette «économie parallèle» fragilise les entreprises locales, qui respectent les normes et peinent à concurrencer des produits vendus au rabais.
Et, surtout, on oublie que derrière chaque produit contrefait, chaque calcul de prix, il y a un risque de santé, de sécurité. Que faire alors ? Sortir de la complaisance, tout simplement. Non seulement il faut renforcer les contrôles aux frontières, mais il est tout aussi crucial de sensibiliser les consommateurs, car chaque achat compte.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO