Edito. Vers les rails du futur

Avec le succès de la ligne à grande vitesse Al Boraq et son extension imminente vers Marrakech, le Royaume affirme son ambition de devenir un hub incontournable du transport moderne en Afrique.
La récente annonce d’un financement de 781 millions d’euros, octroyé par la France pour l’acquisition de 18 trains Alstom, vient conforter cette dynamique. Ces nouvelles rames, conçues pour rouler à 320 km/h, renforceront la connectivité entre les grandes villes… Mais si les infrastructures avancent à toute allure, l’enjeu ne se limite pas aux rails et aux trains ultra-modernes.
Il est aussi social et éducatif. Un réseau ferroviaire d’excellence ne se mesure pas seulement en kilomètres parcourus ou en vitesse de pointe, mais aussi par le comportement de ses usagers. Préserver la propreté des espaces, utiliser les téléphones avec discrétion, faire la différence entre la première et la deuxième classe…
L’acquisition de nouveaux trains et la modernisation du réseau doivent aller de pair avec une prise de conscience collective pour garantir un voyage agréable à tous. Au-delà des prouesses industrielles, l’éducation au civisme doit devenir une priorité : campagnes de sensibilisation, intégration des bonnes pratiques dès le plus jeune âge, amendes et initiatives favorisant un usage responsable du train.
À l’horizon 2030, le défi est double : offrir aux voyageurs une expérience de transport irréprochable et préparer le pays à accueillir des millions de visiteurs dans les meilleures conditions. L’innovation technologique et l’industrialisation devront donc être accompagnées d’un changement des comportements.
Pour que le Maroc devienne un modèle ferroviaire à part entière, il est temps d’embarquer tous les citoyens dans ce voyage vers plus de civilité et de responsabilité collective.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO