Éco-Business

Hakim Marrakchi : “Compétitivité, innovation et ambition internationale sont au cœur de notre stratégie”

Hakim Marrakchi
PDG de Maghreb Industries

Hakim Marrakchi revient sur l’évolution et les stratégies de Maghreb Industries, un acteur historique de la confiserie marocaine, face aux défis de la compétitivité et de l’innovation. Entre intégration en amont, efficacité énergétique et diversification des produits, l’entreprise se positionne comme un modèle de croissance dans le secteur.

Maghreb Industries a été fondée en 1959 et opère principalement dans le secteur de la confiserie. Comment l’entreprise a-t-elle évolué depuis sa création et quelles sont ses principales activités aujourd’hui ?
En effet, Maghreb Industries a vu le jour en 1959 et s’est rapidement imposée comme un acteur majeur dans la production de confiseries. Nous avons depuis diversifié nos activités en amont, en nous engageant notamment dans le packaging et la chimie fine. Nous produisons notre propre gomme base, matière première essentielle à nos produits, ce qui nous permet de renforcer notre compétitivité. Par ailleurs, nous avons développé des solutions d’efficacité énergétique qui nous différencient de nos concurrents.

Vous avez mentionné l’importance de la compétitivité. Comment Maghreb Industries s’est-elle adaptée pour rester compétitive sur le marché national et international, particulièrement dans un secteur aussi concurrentiel que l’agro-industrie ?
La compétitivité se construit au fil du temps et repose sur plusieurs piliers. Chez Maghreb Industries, nous avons misé sur l’intégration en amont, la maîtrise de nos matières premières et l’innovation. Nous nous sommes engagés dans des domaines plus complexes que les produits standard, ce qui nous permet d’opérer dans des segments où la concurrence est moins forte. De plus, nous avons mis en place une veille réglementaire rigoureuse pour nous adapter aux évolutions des différentes législations internationales, ce qui est essentiel dans un environnement mondial en perpétuelle mutation.

Maghreb Industrie exporte une part significative de sa production. Pouvez-vous nous parler de vos marchés à l’export ?
Effectivement, environ 50 à 60% de notre production est destinée à l’export, principalement vers l’Europe et les États-Unis, mais aussi vers l’Asie et l’Afrique. Nous avons construit un savoir-faire dans la production de chewing-gums pour adultes, un segment de niche dans lequel nous avons plus de 60 ans d’expérience. Nous exportons également des confiseries plus classiques, et les accords de libre-échange signés par le Maroc nous permettent d’accéder à ces marchés sans droits de douane, ce qui constitue un avantage compétitif.

L’efficacité énergétique semble être un levier stratégique pour votre entreprise. Comment cela se traduit-il concrètement ?
Nous avons pris conscience très tôt que l’efficacité énergétique était un facteur clé de compétitivité. Aujourd’hui, Maghreb Industries autoconsomme entre 50 et 60% de ses besoins en énergie, notamment grâce à l’énergie solaire. La production de froid, qui représente environ 30% de la consommation énergétique d’une usine de chewing-gum, est couverte par cette autoconsommation. En produisant également de la chaleur grâce au soleil, nous avons pu réduire considérablement nos coûts énergétiques, ce qui renforce notre compétitivité sur les marchés internationaux.

Vous avez mentionné des opportunités d’expansion en Afrique. Quelle est votrestratégie pour ce marché ?
L’Afrique subsaharienne représente une grande opportunité, notamment avec la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Plutôt que de concurrencer directement les acteurs locaux sur des produits classiques de confiserie, nous avons choisi de nous concentrer sur l’exportation de semi-produits industriels, un segment nécessitant un savoir-faire plus complexe que nous avons acquis au fil des ans. Cela nous permet de nous démarquer dans un contexte où la concurrence locale est moins forte.

Quels sont les défis logistiques auxquels vous êtes confrontés, notamment pour les marchés internationaux comme les États-Unis et l’Europe ?
Le marché américain, en particulier, est un défi logistique majeur. Aux États-Unis, un contrat avec une grande enseigne peut nécessiter de desservir jusqu’à 30.000 points de vente, ce qui demande une maîtrise logistique considérable. Bien que le marché européen soit théoriquement un marché unique, chaque pays présente des particularités contractuelles. C’est une complexité supplémentaire que nous gérons progressivement en investissant dans des points de distribution locaux aux États-Unis et en Europe pour faciliter nos opérations.

Maghreb Industries a récemment investi dans de nouvelles infrastructures. Quels sont les objectifs de ces investissements ?
Nous avons effectivement construit une nouvelle usine il y a six ans, et nous venons de finaliser une seconde unité de production. Avec près de 30.000 mètres carrés de superficie, ces installations nous permettent de préparer l’avenir et d’envisager de nouveaux investissements. Notre objectif principal est de transmettre l’entreprise à la prochaine génération, tout en s’assurant que les outils industriels sont adaptés aux défis futurs et capables de maintenir une productivité élevée.

L’innovation est au cœur de votre stratégie. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos projets en termes de diversification des produits ?
L’innovation est effectivement un pilier central pour nous. Nous avons élargi notre gamme de produits en développant des confiseries fonctionnelles, comme des produits enrichis en vitamines ou en collagène. Bien que la demande locale pour ces produits spécifiques soit encore faible, nous anticipons une demande croissante à l’international, où nous sommes déjà bien positionnés. En parallèle, nous innovons également dans le domaine de l’emballage, avec des produits qui mettent en avant nos confiseries d’une manière plus attractive.

Vous avez mentionné votre partenariat de longue date avec Attijariwafa bank. Comment cette relation contribue-t-elle au développement de Maghreb Industries ?
Partenaire financier depuis plusieurs décennies, Attijariwafa bank nous a accompagnés tout au long de notre développement. Que ce soit pour nos besoins en financement, notamment durant la pandémie de Covid-19, ou pour le Trade Finance à travers le financement de nos exportations et importations. En parallèle, Attijariwafa bank nous accompagne pour mieux appréhender le marché africain, grâce à son infrastructure et son réseau panafricain, ce qui est un atout précieux pour notre expansion sur ce continent.

Pour conclure, quelles sont les ambitions de Maghreb Industries pour l’avenir, tant au Maroc qu’à l’international ?
Notre ambition principale est de réussir la transmission de l’entreprise à la génération suivante. Nous sommes en train de former cette nouvelle génération à prendre le relais. Sur le plan international, nous avons trois axes de développement : élargir nos activités dans des métiers connexes à la confiserie, nous implanter sur des marchés étrangers similaires à celui du Maroc et développer une marque forte aux États-Unis. Nous sommes convaincus que notre savoir-faire industriel et notre capacité à innover nous permettront de relever ces défis avec succès.

La Rédaction / Les Inspirations ÉCO



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