Edito. Un décalage à combler
Le Maroc attire les investisseurs, c’est un fait avéré. Les chiffres en témoignent : hausse de 30% des investissements directs étrangers (IDE) et approbation de nouveaux projets dans divers secteurs pour un montant total de 17,3 milliards de dirhams.
Pourtant, la question de l’emploi reste en suspens, et le taux de chômage, lui, demeure élevé. Un paradoxe qui interpelle. Si l’industrie automobile, les énergies renouvelables ou encore l’économie numérique renforcent la compétitivité du Royaume, ces secteurs ne sont pas massivement pourvoyeurs d’emplois.
Contrairement à la décennie 2000-2010, marquée par le boom de l’outsourcing et la création de milliers de postes, la dynamique actuelle semble désormais insuffisante pour répondre aux attentes d’une jeunesse marocaine en quête d’opportunités. L’autre question essentielle est celle de la qualité des emplois créés. Les secteurs qui montent en flèche, comme le tourisme, affichent certes une très belle progression, mais les emplois générés restent souvent assez précaires.
Tandis que les programmes gouvernementaux peinent à se démarquer de cette logique, en proposant davantage de contrats temporaires que de réelles perspectives de carrière sur le long terme. Faut-il alors revoir notre stratégie d’investissement ? Sans doute. Attirer les capitaux est une étape, mais orienter ces investissements vers des secteurs créateurs d’emplois doit devenir une priorité. Une politique de l’emploi dissociée des seuls investissements serait aussi une piste à creuser. L’analyse sur ce sujet est à lire en page 5.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO