Déficit public : le Trésor fait mieux que prévu
Avec un déficit budgétaire représentant 3,9% du PIB, légèrement en deçà des prévisions de la Loi de finances, le Maroc affiche une gestion budgétaire rigoureuse en 2024. Entre hausse des recettes fiscales et rationalisation des dépenses, le détail des évolutions clés de la situation des charges et ressources du Trésor laisse entrevoir une maîtrise des finances publiques en 2024.
Le Trésor clôt l’année 2024 avec un déficit budgétaire de 60,9 milliards de dirhams (MMDH), soit 3,9% du produit intérieur brut (PIB), selon la situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) publiée par le ministère de l’Économie et des Finances. Une prouesse puisque l’hypothèse de la Loi de finances 2024 fixait le déficit à 4% du PIB.
Cette réalisation marque également une amélioration notable par rapport au déficit de 4,4% enregistré en 2023. Cette performance découle d’une progression des recettes (+49,1 MMDH), supérieure à l’augmentation des dépenses globales (+45,9 MMDH), indique le ministère.
Les recettes fiscales et non fiscales ont joué un rôle central, permettant de répondre à des engagements majeurs, tels que l’accélération des projets structurants, les revalorisations salariales dans le cadre du dialogue social, ou encore les mesures d’atténuation des effets de la sécheresse et des pressions inflationnistes.
Des dépenses maîtrisées malgré les priorités sociales et climatiques
Les dépenses ordinaires se sont élevées à 309,7 MMDH, enregistrant une hausse de 5,6% par rapport à 2023. Cette augmentation est principalement attribuable aux dépenses liées aux biens et services (+18,3 MMDH) et à la progression des intérêts de la dette (+2,7 MMDH).
En revanche, les charges de compensation ont reculé de 4,6 MMDH, notamment grâce à une décompensation partielle du gaz butane, effective depuis mai 2024. Les dépenses de personnel ont également augmenté de 12,9 MMDH, reflétant les efforts de revalorisation des salaires de la fonction publique.
Les dépenses d’investissement, pour leur part, ont atteint 117,4 MMDH, en hausse de 6,6 MMDH, traduisant un engagement soutenu dans des projets structurants.
Un équilibre fragile des comptes spéciaux
Les Comptes spéciaux du Trésor (CST) ont enregistré un solde négatif de 6,4 MMDH, contre un excédent de 16,4 MMDH en 2023. Cette évolution résulte principalement du déficit enregistré par le Fonds d’appui à la protection sociale (-7,8 MMDH) et du Fonds de gestion des effets du séisme d’Al-Haouz (-5,3 MMDH).
Des perspectives encourageantes
Malgré ces pressions budgétaires, les résultats de la SCRT 2024 traduisent une gestion prudente et orientée vers le financement des priorités stratégiques. Le solde ordinaire excédentaire, estimé à 62,9 MMDH, illustre cette dynamique positive. Le ministère souligne par ailleurs que la SCRT, en adoptant les normes internationales, offre une lecture plus précise des flux économiques et des choix budgétaires opérés au cours de l’exercice.
J.G. / Les Inspirations ÉCO