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Dette extérieure : qui prête de l’argent au Maroc ?

Les 44,4 milliards de dollars de la dette publique extérieure sont détenus par un noyau de créanciers bilatéraux composé de pays de l’Union européenne, du Japon, et de quelques pays arabes. En bilatéral, le groupe de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque européenne d’investissement sont les principaux bailleurs de fonds du Royaume. À noter que le Maroc est le premier client de la BAD sur le continent.

La dette publique extérieure du Maroc, estimée fin 2023 à 44,4 milliards de dollars, et en hausse de 3,8 milliards de dollars en un an, est détenue à 72,1% par des institutionnels bilatéraux, notamment des États, et par des créanciers multilatéraux dont le groupe Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque européenne d’investissement (BEI) qui concentrent le plus gros avec, respectivement, 42,5%, 22,8% et 14,8% de l’encours. Le Royaume est d’ailleurs le premier client de la BAD sur le continent. Les responsables de l’institution ne manquent pas de le rappeler chaque fois qu’ils en ont l’occasion.

Pour moderniser les installations aéroportuaires, l’ONDA recourt massivement aux financements de la BAD dont il est l’un des grands comptes. Idem pour l’ONEE qui, avec la garantie de l’État, s’y finance régulièrement. Toujours sur le multilatéral, la part des organismes et institutions arabes et islamiques reste modeste, à 11,7%, dont la moitié provient du Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES).

Sur le plan bilatéral, les États membres de l’Union européenne restent de loin les premiers créanciers du Maroc avec une part de 75,2% suivis du Japon (11,9%) et des pays arabes (8,9%), selon le ministère de l’Économie et des Finances. L’encours de la dette publique extérieure est concentré à 83% sur un noyau de quatre pays : la France est le premier créancier bilatéral avec une part de 40,9%, suivie de l’Allemagne (26,3%, soit 24,1 milliards de dirhams à fin 2023) et du Japon (11,9% de l’encours).

Ce qui confirme au passage le recentrage stratégique de la diplomatique nippone sur le Maroc. Le quatrième gros créancier bilatéral est l’Arabie saoudite avec une part de 4,8%. La dette publique extérieure comprend les emprunts contractés par le Trésor, la dette garantie et non garantie de tous les démembrements de l’État, c’est-à-dire les entreprises publiques et les collectivités territoriales ainsi que de la dette contractée par quelques institutions financières, dont la part reste marginale (1% de l’encours).

Cinq grands comptes (OCP, ONEE, ONCF, ADM et Masen), qui sont autant de locomotives de développement, pèsent 76,8% des emprunts contractés par les entreprises publiques. Le groupe de la BID (Banque islamique de développement) qu’on pouvait imaginer un peu plus engagé au Maroc, ne représente que 3,6% de la dette publique extérieure du Royaume tandis que le Fonds monétaire arabe (FMA) détient 2,2%. Les créanciers privés détiennent 27,9% de la dette extérieure publique du Maroc, soit l’équivalent de 122,4 milliards de dirhams.

Cet encours est composé essentiellement de sorties du Trésor sur le marché financier international dont 26 milliards levés en mars 2023, et les emprunts des entreprises publiques garantis par l’État.

La dette intérieure garantie, une bombe latente

Avec 37% de l’encours de la dette garantie par le Trésor, la Société des autoroutes du Maroc (ADM) est le premier bénéficiaire de la signature de l’État pour se financer sur le marché intérieur. Les deux autres qui complètent le podium sont l’ONCF (27,2%) et l’ONEE (22,2% des 58 milliards de dirhams d’encours).

Le point commun entre ces entreprises publiques tient au fait qu’elles sont engagées dans de lourds programmes d’investissement.

Concernant ADM, l’extension et surtout, la rénovation du réseau autoroutier, nécessite toujours plus de ressources. La garantie de l’État est de ce fait toujours indispensable.

À l’ONCF, la densification de lignes à grande vitesse et le renouvellement du parc roulant nécessitent des milliards de dirhams. La proximité de la Coupe du monde de football pousse en effet le «Cheminot» marocain à accélérer son plan d’investissement.

Abashi Shamamba / Les Inspirations ÉCO



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