Souss-Massa : Yennayer 2975 célébré en grande pompe
Deux villes de la région se distinguent cette année par leur célébration du Nouvel an amazigh. D’une part, la Commune urbaine d’Agadir, qui a concocté tout un programme d’animations et activités culturelles, artistiques et culinaires depuis le 10 janvier avec une couverture englobant 12 sites de la ville. Et, d’autre part, Tiznit, qui a initié un parcours baptisé «Tifalwine» à travers diverses activités réparties dans quarante espaces distincts sur ce trajet.
Comme chaque année, «Yennayer», le jour du Nouvel an amazigh, ne passe pas inaperçu au sein de la région Souss-Massa dont les festivités invitent à découvrir les traditions, les symboles et les spécificités de cette célébration de Yennayer 2975. Il s’agit du premier jour de l’An amazigh, célébré le 14 janvier, qui est décrété jour férié au Maroc en tant que concrétisation de la valeur symbolique de ce Nouvel an associé surtout à la terre et au calendrier agraire.
De ce fait, deux villes de la région se sont distinguées cette année par leur célébration. D’une part, la Commune urbaine d’Agadir qui a confectionné tout un programme en animations et activités culturelles, artistiques et culinaires pour la célébration du Nouvel an amazigh, depuis le 10 janvier, à travers une couverture englobant 12 sites, notamment les jardins, les places publiques et la promenade d’Agadir ainsi qu’Anza avec l’installation des lumineux.
D’autre part, la ville de Tiznit, qui a initié une célébration baptisée «Tifalwine» qui s’inscrit dans le cadre de la reconnaissance officielle de la culture et de la langue amazighe à travers le décret royal instituant le 14 janvier comme jour férié national. Cette consécration a mis en avant les expressions artistiques et culturelles ainsi que les produits locaux à travers diverses activités réparties dans quarante espaces distincts sur le parcours «Tiflwine» au sein de la ville de Tiznit.
Le Nouvel an amazigh 2975 en tant que jour férié
Il va sans dire que ces festivités initiées également dans les établissements scolaires de la région sont un pas de plus pour l’intégration de la culture et de la langue amazighe. En effet, sur décision du Roi Mohamed VI, le Nouvel an amazigh a été déclaré, le 3 mai 2023, comme jour férié national à célébrer, durant cette troisième décennie de règne, à l’instar du 1er Moharram de l’année l’Hégire et du Jour de l’an du calendrier grégorien. De ce fait, les Marocains célèbreront, le Nouvel an amazigh 2975, en tant que jour férié qui coïncidera avec le 14 janvier 2024.
Ce tournant historique a confirmé, une nouvelle fois, la place accordée par le Royaume à la question de l’Amazighité après l’officialisation de la langue, constitutionnelle depuis 2011 et la mise en œuvre de la loi organique n°26.16 du 26 septembre 2019 définissant le processus de mise en œuvre du caractère officiel de l’amazighe, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique. L’adoption du Nouvel an amazigh jour férié national s’inscrit également dans le cadre de la consécration constitutionnelle de l’amazighe en tant que langue officielle du pays, aux côtés de la langue arabe.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé qu’il a débloqué 300 MDH au titre de la Loi de finances 2024 au chantier de l’officialisation de l’Amazighe. Ce montant sera porté à 1 MMDH à l’horizon 2025 afin d’accélérer les chantiers stratégiques prioritaires stipulés dans la loi organique 26-16 relative à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et les modalités de son intégration dans tous les aspects de la vie. Il s’agit de la mise en œuvre du discours royal du 17 octobre 2001 d’Ajdir dans lequel le Souverain avait annoncé l’institutionnalisation de la langue amazighe comme langue officielle à côté de l’arabe.
Le 23e anniversaire du discours royal d’Ajdir
Prononcé le 17 octobre 2001, en plein plateau d’Ajdir dans la province de Khénifra, le discours d’Ajdir est un texte fondateur puisqu’il a posé les jalons d’une nouvelle politique linguistique et culturelle avec la reconnaissance de la diversité de l’intégralité de l’histoire commune du Maroc et de son identité culturelle nationale bâtie autour d’apports multiples et variés.
«L’amazighité, qui plonge ses racines au plus profond de l’histoire du peuple marocain, appartient à tous les Marocains, sans exclusive, et qu’elle ne peut être mise au service de desseins politiques de quelque nature que ce soit. Le Maroc s’est distingué, à travers les âges, par la cohésion de ses habitants, quels qu’en soient les origines et les dialectes. Ils ont toujours fait preuve d’un ferme attachement à leurs valeurs sacrées et résisté à toute invasion étrangère ou tentative de division», avait souligné le Souverain.
Le discours d’Ajdir, qui a permis la création de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), a souligné aussi que «l’amazighe constitue un élément principal de la culture nationale, et un patrimoine culturel dont la présence est manifestée dans toutes les expressions de l’histoire et de la civilisation marocaine».
De ce fait, le Roi Mohammed VI a accordé une sollicitude toute particulière à la promotion de l’amazighité dans le cadre de la mise en œuvre du projet de société démocratique et moderniste, fondée sur la consolidation de la valorisation de la personnalité marocaine et de ses symboles linguistiques, culturels et civilisationnels.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO