Hicham Saadli : “Il faut une prise de conscience de l’importance du secteur des services au niveau du pays”
Hicham Saadli
Président de la FCS
Pilier essentiel de l’économie marocaine, le secteur des services n’a toujours pas atteint son rythme de croisière, bien qu’il soit le premier pourvoyeur d’emplois (5 millions de postes), avec une contribution de 50% au PIB. Il reste confronté à des défis majeurs, notamment la concurrence du secteur informel et le manque de formation. Lors des premières Assises des services, les acteurs publics et privés ont présenté des initiatives ambitieuses pour repositionner ce secteur comme un levier stratégique du développement socio-économique du pays.
Qu’attendent les acteurs du secteur des services de ces assises ?
Je dirais tout d’abord que la démarche que nous avons suivie jusqu’à présent est une démarche inclusive et participative pour aboutir à des résultats concrets et durables.
L’objectif est une prise de conscience de l’importance du secteur des services au niveau du pays, en s’inspirant de ce qui se fait, que ce soit dans les économies émergentes ou dans les pays développés. On est à environ 50% du PIB au Maroc, alors que les pays émergents dans la région de l’OCDE sont aux alentours de 70%. Les économies modernes aujourd’hui ont fait des services un moteur fort de croissance pour tirer toute l’économie du pays. C’est ce que nous essayons de faire à travers les deux conventions que nous avons signées.
La création de Maroc Services, qui est inspirée du succès de Maroc Industrie, permettra de réunir toutes les fédérations sectorielles de la CGEM dans les métiers des services, afin de bénéficier des synergies entre les filières matures et développées, et celles nécessitant une organisation.
Face aux différents défis, comment le secteur des services peut-il s’adapter aux besoins du marché ?
L’investissement dans le capital humain est la pierre angulaire d’un secteur des services performants. Ainsi, il est essentiel de développer des programmes de formation adaptés aux exigences du marché actuel et futur. Et c’est l’objet de la seconde convention, qui vise à faire face à de nouveaux métiers qu’on va voir naître.
De plus, avec l’avènement de nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle, beaucoup de métiers traditionnels dans les services seront dépassés. Une agilité et une réadaptation s’imposent.
Pour mieux cerner tous les enjeux, après les assises, nous allons récapituler tout ce qui a été soulevé lors de cette journée, pour pouvoir publier et sortir avec une feuille de route spécifique au secteur.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO