Opinions

Edito. Piliers

Ce n’est un secret pour personne que l’État compte fortement sur un cercle très fermé d’entreprises publiques pour boucler ses budgets annuels. Le portefeuille étatique, qui compte 517 Établissements et entreprises publics (EEP), constitue une source indispensable d’entrées pour le Trésor.

De véritables piliers pour le budget de l’État qui démontrent la pertinence des politiques gouvernementales dans des secteurs stratégiques tout en garantissant des contributions financières et sociales. La preuve : au cours des dix dernières années, le budget de l’État a été renfloué d’une contribution annuelle moyenne de 10,22 milliards de dirhams émanant d’une poignée d’EEP dont font partie OCP, Bank Al-Maghrib, Maroc Telecom et l’ANCFCC.

Au dernier pointage, la manne versée par ces grandes institutions, à fin septembre, a déjà atteint 12 milliards, dépassant ainsi tous les espoirs. Mieux, entre 2014 et 2023, ces joyaux du Trésor ont généré un total de 111 milliards de DH pour les finances publiques, démontrant ainsi leur importance dans le financement des secteurs clés puisqu’ils constituent le bras armé de l’État en matière d’investissements. Et c’est justement là que le bât blesse.

La pression constante qui pèse sur les ressources de ces grands comptes constituerait un risque sur leur capacité à soutenir leurs propres programmes d’investissement, essentiels au développement national. D’où l’importance de revoir la politique de dividendes. Il serait, en effet, plus judicieux d’arriver à concilier rentabilité immédiate et objectifs de long terme.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO



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