Edito. Repenser l’emploi
Les dynamiques préoccupantes du marché de l’emploi, révélées par les données périodiques du Haut-commissariat au plan et le récent diagnostic de l’OCDE, entre autres supports, imposent une action résolue.
Dans un contexte de chômage tenace, d’informalité omniprésente et de décalage entre compétences disponibles et besoins réels des entreprises, il est impératif de réviser les priorités et outils d’intervention. Le premier défi de taille demeure l’économie informelle, symptôme persistant d’un marché du travail fragmenté.
Parallèlement, l’écart entre les compétences dispensées par le système éducatif et celles requises par les entreprises est frappant, tandis que le chômage des jeunes, avoisinant les 40%, et celui des femmes, parmi les plus élevés de la région, posent un problème aigu d’inclusion.
Ces constats confirment l’urgence de la situation. Ils montrent aussi que la tâche qui incombe au nouveau secrétariat d’État chargé de l’Emploi ne sera pas de tout repos.
L’intégration des travailleurs de l’informel dans l’économie officielle, l’adéquation entre formation et emploi, et l’inclusion aussi bien des jeunes que des femmes dans le marché du travail sont trois axes où l’innovation sociale et le pragmatisme devront guider l’action du gouvernement.
S’inspirer des expériences de pays aux paramètres comparables pourrait aussi offrir des pistes concrètes et adaptées aux spécificités marocaines. À cela s’ajoute une priorité essentielle : réduire les disparités régionales en matière de création de valeur. Un travail de fond devra être mené pour défaire les nœuds gordiens qui paralysent le marché de l’emploi national et ouvrir une ère de nouvelles opportunités.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO