Opinions

Edito. Peu d’émules

La situation éducative au Maroc ne présage rien de bon. Le constat fait par l’UNESCO dans son tout dernier rapport est, c’est le moins que l’on puisse dire, inquiétant tant le pays manque cruellement d’enseignants qualifiés. Un manque chronique qui menace directement l’ambition poursuivie par les Nations Unies d’une éducation accessible et de qualité pour tous à l’horizon 2030.

Les chiffres ne présagent rien de bon puisque près de 60% des enseignants auraient déjà renoncé aux soins médicaux pour des raisons financières. Pire, ils sont près de 74% à considérer leur métier comme insuffisamment valorisé.

On le serait à moins lorsqu’on sait que la moyenne des salaires de l’enseignement au Maroc était de 8.288 dirhams en 2023. Inutile de dire que ce niveau de rémunération ne fait pas ou peu d’émules. Difficile donc de les fidéliser.

D’où l’urgence d’une réforme qui impliquerait une revalorisation des salaires, en particulier dans les zones rurales, une amélioration des infrastructures et l’octroi d’incitations spécifiques (prime de déplacement, programmes de logements…). Il faudra aussi mettre l’accent sur la formation continue. Elle représente un pilier incontournable pour la modernisation du secteur éducatif.

Face à l’évolution des technologies et des méthodes pédagogiques, il est essentiel de renforcer les compétences des enseignants via des programmes adaptés. L’exemple de la Corée du Sud est éloquent dans ce sens.

Les groupes de travail associant jeunes enseignants et mentors ont pu prouver qu’une montée en compétences collective est possible. Elle est essentielle pour la cohésion et la qualité de l’enseignement.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO



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