Edito. Tournant fiscal
Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025 marque un tournant décisif pour la fiscalité. Entre allégements pour les ménages et renforcement du contrôle pour d’autres contribuables, l’État cherche à concilier soutien économique et élargissement de l’assiette fiscale.
Face à une conjoncture marquée par la sécheresse, le gouvernement frappe fort en annonçant l’exonération temporaire de la TVA sur certains produits agricoles comme les bovins, le riz ou l’huile d’olive.
Objectif affiché : stabiliser les prix des denrées de base et garantir un approvisionnement à prix accessibles pour tous les Marocains. Et ce n’est pas tout.
Du côté de l’impôt sur le revenu (IR), une bouffée d’air frais est promise aux salariés. Le PLF prévoit de relever à 6.000 dirhams par mois le seuil des revenus exonérés, offrant ainsi une réduction de la pression fiscale pour de nombreux ménages. Les tranches d’imposition seront également élargies, avec des taux réduits qui permettront de renforcer le pouvoir d’achat. Mais cet allégement fiscal ne concerne pas tout le monde.
Le gouvernement durcit les règles pour certains revenus jusque-là négligés, en créant une nouvelle catégorie de revenus imposables.
Cette initiative cible notamment les personnes physiques dont les revenus ne rentrent pas dans les cinq catégories actuelles ou encore les gains issus des jeux de hasard.
Cette offensive s’inscrit dans une volonté claire de renforcer l’équité fiscale. Autre nouveauté, les groupements d’intérêt économique (GIE) entrent dans le périmètre de l’impôt sur les sociétés (IS). Chaque membre sera taxé selon sa part dans les bénéfices, signe que le gouvernement veille à harmoniser les pratiques fiscales tout en évitant les échappatoires.
Ce PLF ambitieux cherche ainsi à rééquilibrer le poids fiscal tout en répondant aux défis économiques du moment. Il s’annonce comme un moment clé de la réforme fiscale, avec des répercussions profondes, en prévision de 2030.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO