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PLF 2025/Dépenses de fonctionnement : les frais de déplacement et d’études vont-ils passer au scalpel ?

Préparez-vous à une cure d’austérité pour l’administration ! Avec le projet de Loi de finances 2025, le gouvernement s’attaque frontalement aux dépenses de déplacement, d’hébergement, d’événementiel et d’études. Fini les voyages d’affaires et les consultants ?

Avec le PLF 2025, le gouvernement taille dans les dépenses jugées superflues comme les frais de déplacement et d’expertise externe. «Réduire au maximum les frais de transport, de déplacement à l’intérieur et à l’extérieur du Royaume, les frais de réception, d’hôtellerie et d’organisation de cérémonies, conférences et séminaires (…)», tel est en substance ce qu’il faut retenir du rapport de cadrage macroéconomique triennal relatif au projet de Loi de finances pour l’année budgétaire 2025 publié par le gouvernement. Cela en dit long sur le régime sec auquel va être soumis le secteur public en 2025.

Dans le cadre du projet de Loi de finances pour l’année 2025, le gouvernement s’est fixé comme priorité «la préservation de la soutenabilité des finances publiques». Pour atteindre cet objectif, diverses réformes ambitieuses sont prévues, notamment la révision de la loi organique relative à la Loi de finances avec l’adoption d’une règle budgétaire axée sur un objectif d’endettement à moyen terme. Parallèlement, des mesures de rationalisation des dépenses publiques seront mises en œuvre, ciblant notamment les dépenses de fonctionnement.

Réduction des frais  de déplacement et d’organisation d’événements
Parmi les dépenses de fonctionnement visées, le texte du rapport d’exécution budgétaire mentionne explicitement «les frais de transport, de déplacement à l’intérieur et à l’extérieur du Royaume, les frais de réception, d’hôtellerie et d’organisation de cérémonies, conférences et séminaires». Bien que les montants exacts de ces dépenses ne soient pas fournis, il s’agit manifestement de postes budgétaires non négligeables, selon le gouvernement.

Pour des montants importants, comme semble l’être celui-ci, il est crucial que les fonctionnaires fassent preuve de transparence et de sobriété. Cela permet d’assurer une saine gestion des deniers publics et la reddition de comptes envers les citoyens. Autres postes où les fonctionnaires devront se serrer la ceinture en 2025 : les dépenses liées aux transports, déplacements, réceptions, hébergements et organisation d’événements. Bien que les montants exacts ne soient pas fournis, il serait pertinent que le secteur public explique et justifie la nécessité de telles dépenses.

Ces frais semblent indispensables pour le bon fonctionnement de l’État, mais leur ampleur devrait être proportionnée et optimisée. «Il faudrait analyser l’évolution dans le temps et les prévisions à venir de ces postes, afin de s’assurer du contrôle des coûts et d’une planification rigoureuse», recommande un analyste. Le gouvernement devrait examiner des pistes pour rationner ces types de dépenses, par exemple en privilégiant les visioconférences, en limitant les déplacements non essentiels, en négociant des tarifs préférentiels pour l’hébergement, etc. Toute économie réalisée permettrait de réaffecter les fonds à d’autres priorités.

L’enjeu étant d’assurer la transparence, la bonne gestion et l’optimisation de ces dépenses de fonctionnement récurrentes, tout en garantissant les moyens nécessaires au bon fonctionnement de l’État. Cette volonté de réduire ces dépenses s’inscrit dans une logique de maîtrise et de rationalisation des dépenses publiques, conformément aux exigences du PLF 2025. Sa note de cadrage ne donne pas de détails chiffrés sur les objectifs d’économies visés, mais souligne que «ces orientations s’appliquent également aux services de l’État gérés de manière autonome, aux Comptes spéciaux du Trésor et aux établissements publics». Cela laisse présager des efforts d’économies substantiels à l’échelle de l’ensemble du secteur public.

Dégager des marges budgétaires
En rationalisant ces dépenses considérées comme non prioritaires, le gouvernement espère dégager des marges budgétaires pour financer les «différents chantiers de développement engagés».

L’objectif poursuivi est de «rétablir les marges budgétaires et réduire le niveau d’endettement», avec des cibles chiffrées de déficit budgétaire à 4% du PIB en 2024, 3,5% en 2025 et 3% en 2026, tout en maintenant la dette publique à moins de 70% du PIB d’ici 2026. Il faut dire que fixer des cibles chiffrées de déficit et de dette publique est une bonne pratique pour assainir durablement les finances publiques. Cela dit, la crédibilité de ces cibles dépendra de la capacité du gouvernement à les atteindre, en maîtrisant les dépenses et en stimulant les recettes. Une analyse de leur réalisme au regard des projections économiques et budgétaires serait pertinente.

«Cet assainissement budgétaire pourrait avoir des impacts socio-économiques à considérer, comme des coupes dans certains services publics ou des hausses d’impôts. Il faudra donc bien articuler les efforts budgétaires avec les politiques de soutien à l’activité et à l’emploi», nous dit un analyste.

«Pour la crédibilité du plan, un contrôle parlementaire et une transparence accrue sur l’exécution budgétaire seront indispensables, avec un suivi régulier des progrès réalisés par rapport aux cibles fixées», réagit un autre. L’enjeu étant de concilier le retour à des finances publiques saines avec le financement des priorités de développement, tout en anticipant les impacts socio-économiques et en assurant la transparence sur la trajectoire budgétaire.

Les dépenses d’études du secteur public, un poste à rationaliser mais avec des pincettes
Outre celles liées aux déplacements et événements, le texte mentionne également la nécessité de réduire «les dépenses liées aux études». Là encore, aucun montant ni donnée chiffrée ne sont fournis sur l’importance de ce poste budgétaire ou son évolution dans les dernières années. Néanmoins, sa mention expresse parmi les mesures de rationalisation des dépenses de fonctionnement suggère qu’il représente un enjeu financier significatif pour le gouvernement.

La mention expresse de la nécessité de réduire les «dépenses liées aux études» dans le rapport budgétaire soulève des interrogations. En effet, le rapport sur les Ressources humaines 2024 publié par la Direction du Budget du ministère de l’Économie et des Finances, met en lumière les défis majeurs de transformation numérique et de modernisation de l’administration publique auxquels le gouvernement est confronté. Des efforts et investissements conséquents semblent nécessaires dans ces domaines, ce qui pourrait entrer en conflit avec l’objectif de compression des dépenses liées aux études.

Quelques points clés à souligner à ce propos :La transformation numérique, fer de lance de la réforme administrative
Le gouvernement accorde une importance capitale à la digitalisation des services publics, avec des objectifs ambitieux d’ici 2030 (100% des services numérisés, généralisation de la signature électronique, etc.). Or, la conduite de ces chantiers digitaux nécessitera inévitablement des études approfondies, de la formation, de l’accompagnement par des experts, etc. Restreindre les budgets alloués à ces études pourrait freiner la mise en œuvre de la stratégie numérique.

Les autres réformes structurantes (déconcentration, simplification des procédures)
Au-delà du numérique, d’autres réformes d’envergure sont en cours comme la déconcentration administrative et la simplification des procédures. Là encore, le recours à des études spécialisées semble indispensable pour mener à bien ces chantiers complexes de restructuration de l’administration publique.

Le renforcement des compétences et l’expertise
Le rapport sur les Ressources humaines 2024 publié par la Direction du Budget du ministère de l’Économie et des Finances souligne les efforts de recrutement d’experts et de formation continue des fonctionnaires. Rogner sur les budgets d’études pourrait priver l’administration des compétences et de l’expertise externe nécessaires pour moderniser son fonctionnement et ses métiers. En somme, et comme le souligne un analyste, si la rationalisation budgétaire est un objectif louable, restreindre de manière trop drastique les «dépenses liées aux études» pourrait s’avérer contre-productif.

«Il conviendra de bien doser ces arbitrages afin de ne pas obérer la capacité de l’administration à se réformer et à se préparer aux défis de demain, notamment en termes de numérisation et de simplification des services publics». Une approche équilibrée consistera à dégager des économies sur les études non prioritaires ou redondantes, tout en préservant des budgets suffisants pour les études stratégiques indispensables à la transformation de l’action publique. «Une programmation rigoureuse et un suivi de la valeur ajoutée de ces études seront essentiels».

La détermination du gouvernement à opérer des réformes structurelles ambitieuses

À travers ces mesures de rationalisation ciblant les dépenses de déplacement, d’hébergement, d’organisation d’événements et d’études, le gouvernement cherche à dégager des économies budgétaires substantielles. Bien que les montants et objectifs chiffrés ne soient pas précisés, ces efforts s’inscrivent dans une stratégie globale de préservation de la soutenabilité des finances publiques.

En réduisant ces postes de dépenses jugés non prioritaires, l’Exécutif espère rétablir les marges budgétaires nécessaires au financement des chantiers de développement, tout en réduisant les déficits et l’endettement public conformément aux objectifs fixés.

Cette approche de rationalisation des dépenses de fonctionnement reflète la détermination du gouvernement à opérer des réformes structurelles ambitieuses pour assurer la viabilité budgétaire à moyen terme.

Bilal Cherraji / Les Inspirations ÉCO



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