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Transition énergétique inclusive : le soleil et le vent ne suffisent pas, comment relever les défis des compétences

Le rapport de l’OCDE sur les dynamiques du développement en Afrique 2024 dresse un état des lieux des compétences et de l’emploi en Afrique du Nord, soulignant les progrès réalisés mais aussi les lacunes à combler.

Malgré des progrès notables en matière d’éducation, avec une durée moyenne de scolarité de 7,9 ans contre 6,7 ans pour le reste du continent africain, l’Afrique du Nord fait encore face à d’importantes inégalités d’accès. Ainsi, cet indicateur brut masque d’importantes disparités lorsque la qualité de l’apprentissage est prise en compte.

Selon le rapport de l’OCDE intitulé «Dynamiques du développement en Afrique 2024 : Compétences, emplois et productivité», «l’ajustement du nombre moyen d’années d’étude à la qualité de l’apprentissage abaisse cette moyenne à 6,1 ans dans la région». Des écarts considérables persistent entre pays, allant de 7,1 années ajustées en Algérie à seulement 4,2 ans en Mauritanie.

Ces inégalités d’accès se doublent de profondes fractures en termes de compétences acquises, avec un clivage marqué entre milieux urbains et ruraux. «Les filles et les garçons vivant dans les zones urbaines sont généralement plus compétents en lecture et en mathématiques que ceux habitant en zone rurale», souligne le rapport.

Cette fracture territoriale reflète des disparités dans la qualité des infrastructures et des enseignants selon les régions. La question du genre exacerbe également ces lacunes éducatives. Si «les filles sont généralement plus compétentes en lecture qu’en mathématiques», elles «présentent des résultats supérieurs dans les deux disciplines par rapport aux garçons». Néanmoins, ces meilleures performances scolaires ne se traduisent pas par une meilleure insertion professionnelle pour les femmes nord-africaines.

Ainsi, un meilleur accès à l’éducation ne garantit pas une meilleure intégration professionnelle pour les femmes. Leur taux d’activité reste en effet inférieur à la moyenne mondiale dans la plupart des pays nord-africains. Les obstacles structurels, comme les normes sociales traditionnelles assignant un rôle prédominant aux femmes dans la sphère domestique, entravent leur autonomisation économique malgré des progrès éducatifs notables. Des politiques visant à briser ces stéréotypes et à promouvoir l’autonomisation économique des femmes sont essentielles. Cela passe notamment par un renforcement de l’accès à l’éducation et à la formation technique pour les filles, en particulier dans les filières scientifiques et technologiques.

Energies vertes, compétences au rouge
Au-delà du genre, des efforts restent à fournir pour améliorer la qualité de l’enseignement général. Si la scolarisation augmente, les acquis d’apprentissage restent modestes. Une meilleure adéquation entre les programmes éducatifs et les besoins réels du marché du travail est cruciale, notamment dans les secteurs porteurs comme les énergies renouvelables.

Comme indiqué dans le précédent article, l’Afrique du Nord bénéficie d’un avantage naturel considérable avec «le plus grand potentiel du continent en énergies solaire et éolienne». Néanmoins, le développement de ces filières se heurte à un manque de main-d’œuvre qualifiée. «La demande croissante en compétences reste insatisfaite» dans ces domaines d’avenir.

Les remèdes de l’OCDE
Pour remédier à cette inadéquation, les décideurs doivent «élargir l’offre de compétences» en investissant dans la recherche, les centres d’excellence et la formation technique et professionnelle. Le rapport recommande aussi un renforcement des programmes de stages et d’alternance pour une meilleure «synergie entre monde académique et entreprises».

Parallèlement, la lutte contre le travail informel, qui touche près de 73% des travailleurs nord-africains malgré des niveaux de productivité relativement élevés, passe par «la mise en place d’un cadre institutionnel renforcé» favorisant les alliances public-privé. Une stratégie participative et inclusive, intégrant l’approche genre et axée sur un développement local durable, permettra d’«anticiper la demande de compétences» à long terme. Une meilleure diffusion de l’information sur les besoins en ressources humaines par secteur apparaît également indispensable.

Bilal Cherraji / Les Inspirations ÉCO

 


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