Beau-livre : la longue histoire du sport au Maroc
La Marocaine des jeux et des sports (MDJS), en partenariat avec les Éditions économiques du Maroc, a publié un beau-livre «Le Sport au Maroc, palmarès et légendes».
À l’occasion des 25 ans du règne de Sa Majesté Mohammed VI, la MDJS et les Éditions économiques du Maroc ont fait paraître ce beau-livre sur l’histoire sportive du pays. À l’heure où les athlètes marocains raflent leurs médailles aux Jeux paralympiques de Paris, sa lecture et sa riche iconographie réjouiront les passionnés. En réalité, cette histoire commence tôt, rappelle l’introduction.
Durant l’Antiquité, «avant l’arrivée des Phéniciens et des Juifs, les Amazighs pratiquaient déjà une forme de sport ressemblant au football, appelée “takurt”». Puis, l’époque romaine a vu ses pratiques et des jeux en Afrique du Nord.
«Les Maures étaient connus pour leurs compétences dans l’animation de spectacles, tandis que les habitants anciens participaient à diverses activités sportives telles que la natation, le jeu du ballon et du disque, l’escrime, la lutte, et les courses de chameaux», lit-on.
Une fois islamisée, la civilisation marocaine connaissait de nombreuses manifestations et compétitions populaires.
«Sous les Almohades, une école d’administration a intégré des cours sportifs, et une institution similaire a été créée sous Moulay Ismaïl», soulignent les auteurs.
La fameuse «garde noire» des alaouites exigeait des qualifications sportives pour y monter en grade. La formation de ces élites n’oubliait pas les femmes, rappelle le texte, qui étaient incluses dans les compétitions sportives.
Un enjeu contemporain
C’est bien sûr après l’indépendance que le Maroc tente de s’inscrire dans la compétition mondiale. Les clubs créés sous le protectorat concernaient d’abord les colons. «Les collèges musulmans, regroupant l’élite, ont vu le sport devenir un moyen de lutte politique et de contact avec les masses. Le football a joué un rôle majeur dans l’affirmation nationale. Certains sportifs marocains ont représenté la France, renforçant le nationalisme. Le sport s’est ensuite répandu dans les milieux populaires».
Malgré le manque de ressources et d’infrastructures, les premiers grands noms ont hissé les couleurs marocaines sur les podiums du monde entier, à l’instar de «Abdeslam Radi, qui a remporté une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Rome en 1960 un an après la création du Comité national olympique (CNOM), [ils] ont catalysé cette montée en puissance. Par la suite, l’athlétisme marocain a continué à briller sur la scène méditerranéenne, arabe et africaine, en remportant des médailles et en établissant des records.»
En 1970, l’équipe nationale de football a connu sa première qualification en Coupe du monde, au Mexique, puis elle a remporté la Coupe d’Afrique des Nations, en 1976, à Addis Abeba.
Des champions et des infrastructures
Ces moments d’histoire, et bien d’autres, richement illustrés, jalonnent un long parcours jusqu’au moment d’apesanteur de l’arrivée des Lions de l’Atlas au Qatar en 2022, émerveillant tant le monde arabe que le continent africain, tous réunis dans le rêve et la performance marocaine. Quelques mois plus tard, les Lionnes, au Mondial féminin de football de 2023, ne sont pas en reste. Mais toutes les disciplines sont évoquées, du cyclisme à la natation, en passant par l’athlétisme.
Entretemps, «Larbi Benbarek, Abderrahman Belmahjoub, Radi Abdeslam, Mohamed El Gourch, Marcel Cerdan, Just fontaine, Charles Benitah, Said Aouita, Nawal El Moutawakel, Nezha Bidouane, Hicham El Guerrouj, les trois “mousquetaires” du tennis, Soufiane El Bakkali, Khadija El Mardi, Abderrazak El Allam, Fatima El Faquir et bien d’autres héros, tous ont gravé leurs noms en lettres d’or dans notre mémoire collective», rappelle l’ouvrage.
Certainement, ces triomphes héroïques ont été rendus possibles par la persévérance, et souvent le désintéressement, des entraineurs, des arbitres, ainsi que par la mise à disposition d’infrastructures — qui ne va que s’accélérant — et l’organisation sur le sol marocain de compétitions internationales dont le niveau ne cesse de progresser. Tout cela est narré dans ce beau-livre de 320 pages, qui est aussi disponible dans une version numérique gratuite sur le site de la MDJS.
Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO