Guelmim-Oued Noun : les grandes ambitions de Mbarka Bouaida pour la région
À mi-mandat, Mbarka Bouaida, présidente du Conseil régional de Guelmim-Oued Noun, revient sur les principales réalisations et les défis auxquels fait face la région, et ce, dans le cadre d’une rencontre ouverte initiée à Guelmim, à l’occasion des 25 ans de règne du Roi Mohammed VI. Selon elle, la voie express Tiznit-Dakhla, avancée à hauteur de 95%, va permettre de désenclaver la région et d’en accélérer la dynamique économique à travers un développement holistique.
Malgré ses atouts économiques, la région de Guelmim-Oued Noun ne contribue qu’à hauteur de 1,5% au PIB national, selon les comptes régionaux du HCP au titre de l’année 2021. Toutefois, cette région, qui fait partie des territoires les moins denses, parvient à générer cette contribution grâce à une population représentant à peine 1,2% de la population nationale.
Une trajectoire qui montre clairement le potentiel de la région ainsi que les multiples opportunités de développement économique, en particulier après le lancement, le 6 novembre 2015, du Nouveau modèle de développement des provinces du Sud. À cela s’ajoute la signature du contrat-programme État-Régions pour la période 2021-2023, doté d’un budget de 5,554 MMDH.
Pour rappel, celle-ci fait suite à la validation du PDR en 2019, à la poursuite du programme de réduction des disparités territoriales et sociales (PDRTS) ainsi qu’à la mise en œuvre du nouveau PDR au titre du mandat 2022-2027 du Conseil régional de Guelmim-Oued Noun destinée à assurer la traduction territoriale des orientations du Schéma régional d’aménagement de territoire (SRAT).
Ainsi, ce territoire fait partie des autres collectivités territoriales qui se situent loin du podium des régions les plus contributrices, sur le plan historique, à la richesse nationale. Cela signifie tout simplement l’insufflation d’un élan supplémentaire de développement afin de réduire les écarts et les inégalités territoriales et de monter crescendo sur le podium de la richesse nationale en triplant le PIB régional.
PDR : le conventionnement dépasse 80%
Sur ce registre, l’équipe dirigeante du Conseil régional de Guelmim-Oued Noun sera, essentiellement, évaluée sur sa capacité à rendre le territoire plus compétitif et plus attractif. Et à mi-mandat, Mbarka Bouaida, présidente du Conseil régional de Guelmim-Oued Noun, revient sur les réalisations, étant donné que le conventionnement du PDR a déjà atteint l’équivalent de 80%, mais aussi, sur les défis auxquels fait face la région.
Ce bilan a été dressé lors d’une rencontre ouverte organisée à Guelmim, à l’occasion des 25 ans de règne du Roi Mohammed VI. Bouaida, qui s’est livrée à un exercice de questions-réponses, a souligné que «le tournant majeur pour les provinces du Sud en général, et Guelmim-Oued Noun en particulier, a été opéré suite au lancement du Programme de développement intégré des Provinces du Sud avec un montant initial de 77 MMDH, avant sa revalorisation».
Parmi les projets phares de ce programme, figure la voie express Tiznit-Dakhla avancée à hauteur de 95% (950 kilomètres sur 1.055). L’ouverture complète de cette voie express est conditionnée par l’achèvement des tronçons restants entre Sidi Ifni et Guelmim à partir de septembre prochain. Quant à celui reliant Guelmim à Tan-Tan, il a été ouvert juste avant la période de l’Aïd Al Adha.
«Cette infrastructure va non seulement désenclaver la région, mais aussi accélérer la dynamique économique en rapprochant le nord et le sud du pays, parallèlement à d’autres projets structurants tels que le CHU et le barrage Fask», explique Bouaida.
Et d’ajouter que cette infrastructure a été réalisée conformément à la vision stratégique 2035 de la région. Celle-ci table sur un développement holistique, intégrant infrastructure, éducation, santé, et mettant un accent particulier sur la transition énergétique. À cela s’ajoute le contrat-programme État-Régions pour la période 2021-2023, doté d’un budget de 5,554 MMDH. 40% du budget du conseil a été alloué au Programme de réduction des disparités territoriales et sociales (PDRTS), avec un portefeuille de projets d’environ 140 projets à moyen et long terme.
La région GON affiche ses ambitions pour l’hydrogène vert
«Notre but ultime est de rattraper le retard afin de combler le déficit et de mettre à niveau les infrastructures tout en renforçant les prérequis économiques». Actuellement, le conseil régional travaille sur le déploiement du PDR avec un investissement de 11,9 MMDH dont une contribution régionale de 4 MMDH afin de réaliser 28 projets et 50 programmes diversifiés.
L’un des leviers d’action de ce PDR vise à positionner la région en tant que pôle de production d’énergie verte avec la création de GON H2 Valley, une plateforme technologique et industrielle, parallèlement au développement du dessalement de l’eau de mer via la future station qui alimentera la région. À cela s’ajoutent la création de trois zones industrielles, la finalisation de deux autres en cours de réalisation et l’activation de la SDR tourisme.
À noter cependant que la région attend toujours son École nationale de commerce et de gestion (ENCG) et la future ENSA. Des établissements qui sont prévus en vertu de l’accord signé entre le conseil régional, le ministère de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, la wilaya, l’université Ibn Zohr d’Agadir et d’autres partenaires.
En réponse à la question de la contractualisation avec l’État, Bouaida a souligné que «le retour sur expérience, après ce second mandat des conseils régionaux et l’affinement des attributions des régions, a permis une meilleure réactivité, bien que ce mécanisme dépende aussi des partenaires et de leur convergence».
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO