Édito. La force de l’habitude
Au Maroc, certaines habitudes sont tenaces. Payer une marchandise en espèces par exemple reste toujours plus «rassurant», pour certaines personnes. Marchander avant d’acheter un bien est un sport national. Dans la même logique, voir physiquement ce que l’on achète est souvent assez sécurisant.
Ce qui corrobore une récente étude d’Ipsos dans laquelle on apprend que 80% des Marocains préfèrent acheter en magasin plutôt qu’en ligne. Les critères de sélection des marques sont principalement financiers et promotionnels, 78% des sondés accordant une grande importance au prix et aux promotions.
Les caractéristiques fonctionnelles, telles que la qualité du produit et la variété de l’offre, sont privilégiées par 68% des consommateurs, tandis que les aspects affectifs, comme la capacité d’une marque à inspirer confiance, comptent pour 39% des acheteurs.
Chiffre intéressant, pour s’informer sur les marques, 86% des Marocains utilisent Internet… ce qui confirme que le digital s’est largement fait sa place dans la société marocaine. C’est l’acte d’achat en lui-même qui n’est donc pas totalement ancré dans les mœurs. Car c’est surtout de cela qu’il s’agit. Si le e-commerce affiche une croissance intéressante d’année en année, le paiement à la livraison garde une place prépondérante.
Tout l’enjeu de la réussite du e-commerce réside donc dans cette équation : tout en conservant ses habitudes traditionnelles, le consommateur va devoir faire confiance au numérique. Il faut dire que l’achat en magasin est très marqué chez les personnes âgées et celles disposant de revenus élevés, avec un taux de 84%. La clé de cette évolution réside donc chez la jeunesse.
Les jeunes sont moins conservateurs que ceux qui ont grandi à une époque où il n’y avait pas de téléphone portable. Conclusion : avec le temps, l’acte d’achat en magasin s’apparentera plus à un moment de détente qu’à un facteur «rassurant».
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO