Sanctions contre Maroc Telecom : toutes les options sont envisageables, selon Etisalat
L’émirati Etisalat, actionnaire majoritaire de Maroc Telecom, exprime son inquiétude face aux diverses infractions réglementaires et décisions judiciaires prises contre l’opérateur historique. Ces limitations ont entraîné des pertes dépassant 1,2 milliard de dollars au cours des dernières années.
Suite à la décision de la Cour d’appel de Casablanca, le 3 juillet dernier, le groupe émirati Etisalat (e&) réagit. Pour rappel, la Cour d’appel a confirmé le jugement du tribunal de commerce de Rabat rendu le 29 janvier 2024 et rejeté le recours de Maroc Telecom, lui imposant une amende de 6,368 milliards de dirhams au profit de «Wana». Dans un communiqué daté du 10 juillet, l’actionnaire majoritaire de l’opérateur historique sur le marché national exprime clairement sa déception.
Dans son communiqué, e& reste confiant en ce qui concerne sa conformité à toutes les lois et règlements sur les différents marchés. «Le groupe croit fermement en la validité de la position juridique de Maroc Telecom et a l’intention d’explorer toutes les voies légales disponibles pour faire appel de cette décision et protéger les investissements de e& dans Maroc Telecom», est-il souligné. Etisalat se veut aussi rassurant vis-à-vis des autres actionnaires, indiquant que «ce jugement n’affectera pas les résultats financiers consolidés du groupe e& pour le deuxième trimestre 2024 ou les périodes suivantes, grâce à une couverture adéquate des risques réglementaires internationaux».
Cité par le communiqué, le président du conseil d’administration du groupe émirati, Jassem Mohamed Bu Ataba Alzaabi, commente : «Il est regrettable que, tandis que le capital mondial cherche à tirer parti du pouvoir transformationnel de la technologie pour améliorer l’infrastructure numérique, les services gouvernementaux intelligents et les solutions numériques pour les citoyens, un environnement réglementaire difficile affecte négativement les perspectives futures de nos investissements au Maroc».
De son côté, Hatem Dowidar, PDG du groupe, a ajouté : «Le groupe e& s’engage à respecter pleinement les lois des marchés dans lesquels nous opérons. Favoriser l’autonomisation numérique des communautés a été un pilier du succès de e& au cours des dernières décennies. Nous affirmons que pour conduire l’avenir numérique, une coopération constructive entre les prestataires de services, les régulateurs et les législateurs est essentielle pour favoriser le développement souhaité des communautés et des individus».
Le management du groupe annonce, dans ce sens, que «toutes les options sont envisageables concernant l’investissement de e& dans Maroc Telecom, à la lumière des revers répétés causés par les sanctions réglementaires et les jugements juridiques ainsi que les mesures limitant la capacité de Maroc Telecom à concurrencer sur le marché».
La facture globale de ces contraintes, le groupe Etisalat l’évalue à «plus de 12 milliards de dirhams marocains (soit plus de 1,2 milliard de dollars) au cours des dernières années, représentant l’une des amendes les plus élevées dans le secteur des télécommunications à l’échelle mondiale et par conséquent entravant les investissements futurs de Maroc Telecom», conclut la même source.
S.R. / Les Inspirations ÉCO