Intelligence artificielle : le prochain saut quantique peut-il sauver la planète ?
Par Anthony Hié
Chief Digital Officer, Excelia
L’informatique quantique permet à un ordinateur quantique de réaliser en peu de temps des calculs qui prendraient des dizaines d’années et une énergie considérable à un ordinateur conventionnel. Google, IBM, Atos ou même la startup française Quandela travaillent activement au développement de leurs plateformes quantiques avec des avancées déjà significatives en synergie avec l’IA. L’idée de dominer cette technologie devient désormais plus tangible, mais cela nécessite encore de relever de nombreux défis.
Quand l’IA rencontre l’informatique quantique, un défi technologique
Lorsque l’intelligence artificielle (IA) et l’informatique quantique seront symbiotiques, un horizon de possibilités s’ouvrira, promettant une révolution dans de nombreux domaines. Les ordinateurs quantiques ne sont pas simplement des versions plus puissantes des ordinateurs conventionnels, leur technologie est fondamentalement différente et disruptive !
L’informatique quantique, avec sa capacité à effectuer des calculs à une vitesse et avec une efficacité inégalée, augmente de manière exponentielle les capacités de l’IA. Cette combinaison peut potentiellement résoudre des problèmes complexes beaucoup plus rapidement que les ordinateurs classiques grâce à la superposition et l’intrication quantique. L’IA quantique peut analyser des volumes massifs d’informations et donc de données en un temps record.
Cette aptitude permet des avancées significatives dans les domaines comme la météorologie ou les statistiques. Les algorithmes d’apprentissage automatique, lorsqu’ils sont exécutés sur des ordinateurs quantiques, peuvent apprendre et s’adapter à un rythme bien plus vertigineux, ouvrant la voie à des systèmes d’IA plus avancés et précis.
Q4Climate, l’union de la recherche en science quantique et climatique
Les possibilités de relever efficacement les défis liés au climat pourraient dépendre fortement des capacités des systèmes informatiques et de l’intelligence artificielle. L’initiative Q4Climate (Quantum for Climate), unissant les milieux académique et industriel, se concentre sur l’usage des sciences quantiques pour combattre le changement climatique.
Son rapport de 2021 souligne l’importance de ces technologies pour l’optimisation des énergies renouvelables et la réduction des émissions de carbone. Les capteurs quantiques sont prometteurs pour mieux comprendre les modèles climatiques.
Face à l’urgence climatique, l’adoption de l’informatique quantique, performante mais éco-responsable, est cruciale. Cela est d’autant plus pertinent que l’infrastructure mondiale technologique pourrait consommer 21% de l’énergie électrique mondiale d’ici 2031.
L’avènement de grands ordinateurs quantiques pourrait offrir des méthodes efficaces pour simuler des systèmes physiques complexes, essentiels dans la lutte contre le changement climatique. Il est donc impératif de rendre le calcul informatique moins énergivore pour réduire l’empreinte carbone globale.
Informatique quantique, IA et défis environnementaux : vers des solutions durables
L’informatique quantique, avec un fort potentiel pour les enjeux environnementaux, nécessite des collaborations interdisciplinaires pour créer des solutions efficaces. La France, leader européen avec 18% des startups et 17% des investissements en capital-risque dans ce secteur, mise sur l’informatique quantique pour adresser les problèmes climatiques.
En se concentrant sur les applications environnementales dès le développement des algorithmes quantiques, et en envisageant des solutions à court terme, même à petite échelle, l’informatique quantique promet un impact positif sur l’environnement. Des enjeux climatiques et technologiques qui expliquent une course mondiale et effrénée pour le leadership à travers ce prochain saut quantique !