Sports

Jeux olympiques : Kelly Slater, légende du surf, grand absent de Paris 2024

En difficulté sur le circuit élite, absent des grands rendez-vous qualificatifs et rattrapé par son âge, la légende du surf Kelly Slater n’a pas réussi à se qualifier pour les Jeux de Paris, un échec qui pourrait sonner le glas de son immense carrière.

À Tokyo, en 2021, la première grande fête olympique du surf s’était déroulée sans celui qui a écrit les plus belles pages de sa discipline. Mais Kelly Slater âgé de 52 ans, envisageait alors de pouvoir se rattraper en 2024 en Polynésie… «Si j’arrive à me qualifier pour les Jeux (de 2024), je prendrai ma retraite là-bas», avait-il annoncé au quotidien britannique The Guardian en février 2023. Entre-temps, les pépins physiques se sont accumulés pour le «King», 11 fois champion du monde, le plus jeune – à 20 ans en 1992 – et le plus vieux de l’histoire – à 39 ans en 2011 – et le détenteur de 55 victoires en compétitions, un record.

Pépins physiques
En délicatesse avec sa hanche depuis plusieurs années, Kelly Slater a terminé 23e du Championship Tour 2023, le circuit élite, loin des dix premières places qualificatives pour les prochains JO. La 9e place des États-Unis aux Mondiaux par équipes le mois dernier à Porto Rico, qui octroyait un quota non-nominatif à la nation titrée, et où il était absent, a définitivement éteint les espoirs olympiques du vétéran, supplanté par John John Florence et Griffin Colapinto. «L’âge est en train de le rattraper un peu», avance son ancien adversaire sur le tour pro Jérémy Florès, désormais coach des Bleus. «Ce n’est jamais facile d’être le roi. Il ne peut pas exceller comme il le veut car il a des pépins physiques». «J’aurais adoré qu’il soit là avec nous aux Jeux pour tout ce qu’il a apporté à notre sport», regrette Florès, résidant à Tahiti. «Et le plus fou dans tout ça, c’est qu’il aurait pu gagner car il fait partie des boss de Teahupo’o», estime-t-il. Au sommet de son sport depuis plus de 30 ans, Slater affiche en 2024 un déficit athlétique et technique face à la jeune génération, capable d’enchaîner les «airs», ces impressionnants sauts au-dessus de l’eau, dans les petites et moyennes conditions. Mais sur un spot comme Teahupo’o, connu pour ses vagues raides et engagées, il avait toutes les cartes en main pour briller. «Il n’a plus la même réactivité qu’avant mais, dans un tube, il est toujours le plus grand», assure Charley Puyo, ancien directeur de compétition du Quiksilver Pro d’Hossegor (France), qui connait le Floridien depuis 1985. Preuve en est : Slater est le seul de l’histoire a avoir obtenu la note de vingt sur vingt à Teahupo’o, grâce à deux tubes parfaits réalisés en finale en 2005, à l’occasion du 2e de ses 5 titres sur le spot, là encore un record.

Déclin
En 2022, l’année de ses 50 ans, il avait encore terminé dans le top 4 de l’événement et également remporté l’étape de Pipeline à Hawaii, autre spot connu pour sa vague très puissante, trente deux ans après ses débuts sur le circuit pro. Son palmarès sans équivalent a cimenté depuis plusieurs années déjà son statut de «plus grand surfeur de tous les temps», l’équivalent de Pelé au football, Ali en boxe ou Jordan au basket.

«Personne ne s’en rapproche et personne ne va dominer aussi longtemps ce sport à l’avenir», affirme l’Australien Tom Carroll, double champion du monde de surf (1983, 1984), témoin privilégié de l’ascension de Slater au sommet et l’un de ses proches.

«C’est quelqu’un qui aime le surf du plus profond de son être. Ce sport lui a donné la reconnaissance mais aussi beaucoup de liberté. Il aurait beaucoup aimé devenir un Olympien et avoir une opportunité de remporter l’or», dit Carroll.

Alors qu’il vient d’annoncer sur les réseaux sociaux attendre un enfant avec sa compagne de longue date Kalani Miller, Slater, actuel 33e au classement sur les 34 athlètes du circuit élite, semble plus que jamais au crépuscule de sa carrière. «Je n’ai encore rien annoncé, mais je vais bientôt en terminer», a-t-il dit mardi après sa première victoire de l’année sur le tour lors d’une série qualificative à Bells Beach en Australie. Pour Jérémy Florès, «difficile de savoir combien de temps il va pouvoir continuer, mais je ne m’inquiète pas, il a plein de projets. Et tant qu’il y aura des vagues à surfer, il continuera à nous faire rêver».

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO



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