Édito. Quelle définition de la grève ?
Dans le Larousse, la grève est décrite comme la «cessation collective et concertée du travail, menée dans le but de soutenir des revendications professionnelles connues de l’employeur».
Cette définition, bien qu’exacte, omet de souligner le caractère normalement exceptionnel de ce phénomène, un détail non négligeable. C’est peut-être cette omission qui explique pourquoi nos collectivités locales ont adopté le mécanisme de la grève de manière si prononcée, transformant ce qui devrait être un recours exceptionnel en une sorte de travail intermittent. Oscillant entre de brèves périodes de travail et de longues journées de grève, plusieurs mois se sont écoulés, laissant les problèmes de fond inchangés.
Pendant ce temps, citoyens et entreprises se démènent pour s’adapter aux incertitudes engendrées par ce rythme gréviste. Qu’il s’agisse des retards dans le traitement des démarches administratives ou de l’incertitude planant sur la continuité des services dans ces instances cruciales, le service public semble entrer en hibernation à chaque appel à la grève lancé par les syndicats.
Et ce que les grévistes semblent ignorer, c’est que ces arrêts de travail n’affectent pas tant que cela les collectivités locales ; ils provoquent plutôt un report de charges de travail, engendrant ainsi un effet boule de neige conséquent. Qui en subit les conséquences ? Toujours le maillon faible, sans surprise. Il est impératif de tourner cette page au plus tôt et de trouver des compromis de toute urgence, afin de mettre fin à cette paralysie qui va à l’encontre des directives royales en matière de qualité et de continuité du service public.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO