Éducation : l’actualisation des curricula en marche
Le secteur de l’éducation commence à se redresser progressivement. À Rabat, la Commission permanente chargée de moderniser et d’ajuster les programmes éducatifs vient d’être officiellement inaugurée par le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa.
Afin de redresser la barre dans le domaine éducatif, la Commission permanente chargée du renouvellement et de l’adaptation continus des curricula, programmes et formations a été officiellement installée à Rabat, sous la présidence du ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa.
Face aux constats alarmants émergeant de la situation des élèves, l’urgence d’une action corrective s’est imposée. Les chiffres annoncés par le Chef du gouvernement parlent d’eux-mêmes. Plus de 330.000 élèves abandonnent chaque année leurs études, constituant ainsi l’un des principaux obstacles entravant le développement de l’éducation nationale.
De plus, il est révélé que 70 % des élèves ne parviennent pas à maîtriser les bases du cursus scolaire à la fin du cycle primaire. Cette réalité implacable réduit la réussite des élèves au cycle primaire à un tiers seulement, une proportion qui chute à 10 % au niveau collégial. Ces données, bien que déconcertantes, font écho à un désir croissant de réforme et de renouveau au sein du système éducatif. La mise en place de cette Commission permanente représente un pas significatif vers cet objectif.
Un engagement renouvelé pour une éducation de qualité
Lors de l’événement, Benmoussa a souligné l’importance de maintenir constamment à jour les programmes éducatifs et de les adapter aux avancées pédagogiques modernes. Il a affirmé que cette tâche est l’une des missions les plus vitales confiées à la Commission permanente chargée du renouvellement et de l’adaptation continus des curricula, programmes et formations.
«Cette commission s’engage à élaborer un plan d’action intégré à court, moyen et long terme pour mettre en œuvre ses fonctions. Ce plan prendra en considération les projets de réforme prioritaires tout en soutenant le modèle social et de développement du Royaume», précise-t-il.
Et de souligner l’objectif fondamental d’établir un modèle pédagogique axé sur la consolidation des acquis, l’amélioration de l’apprentissage et l’évaluation des compétences.
Cette approche vise à ancrer l’éducation et le système de formation dans une dynamique durable de transformation et de renouveau, reposant sur les principes d’équité et d’égalité des chances pour favoriser le progrès individuel et sociétal. De même, la dimension stratégique, scientifique et prospective confère une impulsion décisive aux missions de la commission, en tant qu’espace de réflexion, de recherche, d’étude et de consultation.
Dans la même veine, Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, a souligné l’importance d’intégrer l’intelligence collective pour répondre aux défis complexes du système éducatif. Il a également mis en lumière les dimensions sociales et économiques de la commission, en mettant l’accent sur son rôle crucial dans le paysage éducatif et sociétal. Quant à Habib El Malki, président du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), il a relevé l’importance du processus de réforme des deux dernières décennies, soulignant le rôle central des programmes éducatifs dans l’adaptation du système éducatif aux avancées technologiques mondiales.
Cette évolution a conduit à la nécessité de repenser les programmes éducatifs afin de former des apprenants créatifs, imprégnés des valeurs de citoyenneté, d’identité, de solidarité sociale et d’ouverture culturelle. Composée de 35 membres, la commission regroupe des représentants gouvernementaux, des institutions constitutionnelles, ainsi que des experts reconnus dans divers domaines.
Coopération renforcée entre les instances éducatives
Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) a marqué un jalon significatif lors de sa 4e session en signant deux conventions de coopération. La première, signée avec l’Académie Hassan II des sciences et techniques, vise à faciliter l’accès à la science et à la technologie pour tous les apprenants, jeunes et adultes, de divers horizons sociaux.
Les objectifs de cette collaboration sont multiples. De même, elle prévoit la réalisation d’études conjointes et l’échange de données, de publications et de ressources pour enrichir le travail des deux institutions. De même, elle promeut l’organisation d’activités scientifiques communes, favorisant ainsi le partage d’expériences et la construction de synergies entre chercheurs et experts.
De plus, elle s’engage à renforcer les capacités à travers des formations, des réunions professionnelles et des expériences pratiques. La deuxième convention, en partenariat avec l’Office de la formation professionnelle et la promotion du travail (OFPPT), met l’accent sur l’échange d’informations, d’expertises et d’expériences dans le domaine de la formation professionnelle, ainsi que sur la mobilisation des ressources pour des projets d’intérêt commun. En adoptant des programmes conjoints de formation continue et en organisant des événements scientifiques, elle vise à dynamiser le secteur de la formation professionnelle et à répondre aux besoins du marché du travail.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO