Éco-Business

Afrique centrale : quel environnement macro-économique ?

 Les différentes prévisions économiques tablent sur un retour à la croissance pour certaines économies en Afrique centrale. Une croissance qui devrait être tirées par les produits pétroliers qui ont connu une flambée historique avec la guerre en Ukraine.

RD CONGO : FORTES EXPORTATIONS DES MINERAIS

Après un ralentissement de l’activité associé aux retombées de la pandémie de la Covid-19, le secteur minier a permis à la croissance de regagner en vigueur. Il devrait encore être le principal contributeur à l’accélération de l’activité. Les exportations nettes soutiendront la croissance grâce au cobalt et au cuivre, (environ 85 % des exportations de marchandises). Alors que les prix de ces minerais devraient rester élevés, la production et les exportations progresseront. La production de cuivre sera portée par l’extension de la mine de Kamoa-Kakula, qui a produit ses premiers concentrés depuis la mi-2021, et pourrait devenir la seconde plus grande mine de cuivre du monde.

Malgré un environnement opérationnel et politique incertain, les perspectives favorables de demande mondiale pour ces minerais critiques dans la transition énergétique devraient continuer d’attirer l’investissement privé, particulièrement en provenance de Chine.

La formation brute de capital fixe devrait aussi être soutenue par un renforcement de l’investissement public, notamment dans les infrastructures, visant à réaliser les objectifs du Plan stratégique national de développement (PSND).

ANGOLA : REBOND APRèS PLUSIEURS ANNEES DE RéCESSION

En récession depuis 2016, principalement en raison du déclin de son secteur des hydrocarbures (40 % du PIB), l’économie s’est stabilisée à partir de 2021. L’activité se relèvera notamment grâce au rebond des exportations (35 % du PIB), composées à 95 % d’hydrocarbures, qui bénéficieront des cours de l’or noir encore favorables et d’une progression limitée de la production.

La mise en service de nouvelles capacités par BP et TotalEnergies devrait permettre d’enrayer la baisse tendancielle de la production associée au manque d’investissements et à la déplétion des champs pétroliers existants. Ces facteurs ont contribué à une baisse de plus d’un tiers de la production de brut pendant plusieurs années. Si l’activité pétrolière contribuera à la croissance, celles non-pétrolières joueront aussi un rôle.

En particulier, le secteur agricole (11 % du PIB) devrait rebondir après avoir connu son pire épisode de sécheresse depuis 40 ans et une invasion de criquets pèlerins en 2021. Le rebond du secteur, qui emploie environ la moitié de la population active, soutiendra la consommation privée.

CAMEROUN : UNE REPRISE TIRÉE PAR LES EXPORTATIONS GAZIÈRES

L’économie camerounaise reste largement dépendante des matières premières quant à ses exportations (en 2021, 40% de pétrole brut, 15% de cacao, 14% de bois), le gaz apportant une contribution croissante depuis 2018 (17% des exportations). Les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL), à travers le terminal flottant de Hilli Episeyo, passeront à 3 millions de barils en 2026.

Toutes choses égales par ailleurs, les exportations nettes de biens et services devraient rester stables dans un scénario de léger repli des prix de matières premières touchant autant les produits exportés qu’importés. L’épuisement de nombreux champs pétroliers, la menace sécuritaire sur les infrastructures et la corruption devraient cependant toujours contraindre les exportations.

CONGO BRAZZAVILLE : ENFIN LE RETOUR DE LA CROISSANCE ?

L’irruption de la pandémie de la covid-19 en 2020 et la baisse des prix et de la production de pétrole qui s’en est suivie ont amplifié des difficultés économiques, liées au déclin du secteur pétrolier et aux fragilités budgétaires. Malgré des signes timides de reprise, l’activité économique s’est contractée pour une septième année consécutive. Le pays devrait renouer avec une croissance modérée. S’il devait encore apporter son écot à la croissance, le secteur pétrolier resterait contraint.

En outre, malgré la progression attendue des recettes pétrolières (environ 80 % des exportations), la contribution nette des échanges devrait rester un frein à l’activité, puisque les importations devraient croître plus rapidement avec la reprise de la demande domestique.

Néanmoins, en conséquence des mesures visant à rétablir la soutenabilité des finances publiques, les dépenses et les investissements publics devraient se soustraire à la croissance. Le Franc CFA devrait permettre de maintenir l’inflation près de la norme communautaire (3 %).

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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