Structure de financement des entreprises : les fonds propres prédominent
Le rapport annuel 2021-2022 de l’Observatoire des TPME révèle que la principale source de financement des entreprises, quelle que soit leur taille, demeure les fonds propres. Néanmoins, durant le même exercice, le recours au crédit bancaire s’est intensifié.
L’accès au financement a longtemps représenté un obstacle pour les entreprises, notamment les PME. Un constat que ne cessent de confirmer les études. La dernière en date est celle de l’Observatoire marocain de la TPME. Dans son 4e rapport annuel, portant sur l’exercice 2021-2022, l’OMTPME dresse un diagnostic sur l’évolution de la situation économique et financière du tissu productif. Il en ressort que les fonds propres demeurent la principale source de financement avec une part de 26,3%. Une tendance qui reste inchangée par rapport à l’année précédente. Autre constat : les dettes auprès des associés restent la deuxième source de financement avec une proportion de 23,4%, en diminution de 0,7 point par rapport à l’exercice précédent.
Structure du financement : le Maroc dans les normes
Les dettes commerciales et financières ont affiché des proportions, sans changement significatif, à 19,4% et 15,9%, respectivement. Un état de fait en phase avec la structure des financements des entreprises de plusieurs pays européens avec lesquels un benchmark a été réalisé. Les analyses indiquent que la structure des financements est similaire au Maroc avec les fonds propres comme principale source de financement. La donne change lorsqu’il s’agit de l’Allemagne dont la dette financière représente la principale source de financement des entreprises.
Par ailleurs, la dette financière se concentre principalement dans le crédit bancaire avec une proportion de l’ordre de 99,5% à fin 2021, marquant ainsi une diminution de 0,4 point par rapport à l’année précédente. Cette prévalence du crédit bancaire met en évidence le faible recours des entreprises au marché de la dette privée, lequel est largement dominé par les émissions des établissements financiers.
D’autres part, la ventilation de la dette bancaire montre que les dettes à long et moyen terme, représentant 70,4% du total, ont augmenté de 0,4 point par rapport à l’année 2020. Par catégorie d’entreprises, il ressort du rapport de l’OMTPME que la part des dettes envers les associés, pour les microentreprises et les TPE, a baissé, en glissement annuel, de 1,6 et 1,7 point respectivement, tout en demeurant en tête de leurs sources de financement.
En ce qui concerne leurs fonds propres, qui se classent en deuxième position, ils ont représenté des proportions respectives de 18,2% et 28,3% en 2021. Pour ce qui est des petites, moyennes ou grande entreprises, leurs fonds propres ont vu leur part augmenter de 0,9, 2,4, et 0,3 points. Quant aux dettes commerciales de ces trois catégories d’entreprises, elles occupent toujours la deuxième source de leur financement, un niveau presque stable sur la période étudiée.
Les crédits bancaires en hausse
On remarque par ailleurs que le recours au crédit bancaire a connu une évolution de 10,6% en 2022 avec un encours global des crédits atteignant 609,8 milliards de dirhams (+8,1%). Et c’est la région de Casablanca-Settat qui détient près des deux tiers de l’encours global. Les entreprises de Rabat-Salé-Kénitra ont bénéficié quant à elles de 13,2% de cet encours.
En termes de secteur d’activité, le commerce et la réparation d’automobiles & motocycles détient 28,4% de l’encours global, suivi de la construction (20,3%) et de l’industrie manufacturière (18,5%). Les entreprises âgées de plus de 10 ans, qui représentent 41% de l’effectif total des entreprises, bénéficient de 73,2% des encours de crédits. Celles âgées de moins de 5 ans représentent 42,7% de l’encours global des crédits octroyé aux TPME. Quant à l’accès au financement par genre de dirigeants d’entreprises, celles dirigées par des femmes ont représenté 13,4% de l’effectif global des entreprises ayant contracté un crédit bancaire en 2022 (117.520).
Ainsi, ces entreprises ont bénéficié d’un encours global de 63,5 MMDH, alors que les entreprises dirigées par des hommes ont disposé de 402,5 MMDH, soit 86,4% de l’encours. Le rapport fait ressortir également que 40,3% des entreprises gérées par des femmes opèrent dans la section «autres activités de services».
Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO