Maroc

Programme THAMM : l’heure est au bilan

Quatre ans après sa mise en œuvre, le programme THAMM dévoile ses réalisations. Pour rappel, ce programme a pour finalité d’aborder la migration de la main-d’œuvre de manière intégrée, en prenant en compte les aspects techniques, tout en répondant à la double nécessité d’accompagner et de sécuriser tant les Marocains cherchant du travail à l’étranger que les travailleurs étrangers au Maroc.

À l’occasion de la clôture des contrats de la GIZ, de l’OIT et de l’OIM pour THAMM I, après quatre années de collaboration fructueuse, le ministère chef de file (ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences – MIEPEEC), les donateurs (UE et BMZ) et les agences d’exécution de THAMM au Maroc ont rassemblé tous les acteurs impliqués pour un moment de réflexion. La rencontre a permis notamment de mettre en lumière les principaux succès.

Pour une gouvernance migratoire
Le programme THAMM, acronyme anglais de «Towards a holistic approach to labour migration governance and labour mobility in North Africa» («Pour une approche globale de la gouvernance de la migration de main-d’œuvre et la mobilité en Afrique du Nord»), est une initiative conjointe de l’Organisation internationale du travail (OIT), de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), de la Deutsche gesellschaft für internationale zusammenarbeit (GIZ) GmbH, d’Enabel (l’Agence belge de coopération au développement) et de l’Office français pour l’immigration et l’intégration (OFII). Elle a été lancée en décembre 2019. Ce programme est financé dans le cadre du volet Afrique du Nord du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique (EUTF) par l’Union européenne (UE) et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ).

«Aujourd’hui, la migration constitue un sujet qui pourrait être à l’origine d’un nouvel accord mondial sur de nombreux enjeux, notamment politiques, qui influent sur diverses opinions publiques. Il est impératif de préserver cette dynamique et ces perspectives à long terme, afin de fournir des exemples concrets que les responsables politiques pourraient adopter de manière bienveillante», souligne Youness Sekkouri, ministre de l’Emploi qui a également rappelé le récent discours royal visant à insuffler une nouvelle dynamique au Maroc.

«Pour la première fois dans l’histoire du pays, le gouvernement a mobilisé 3 milliards d’euros pour des aides directes aux citoyens, dont une grande partie sera mise en place dès la fin de cette année. De plus, pour la première fois, un milliard d’euros supplémentaire est alloué à l’aide directe au logement, ainsi qu’un autre milliard d’euros pour financer la généralisation de la protection sociale. Cela représente un budget sans précédent visant à renforcer l’État social. Tout cela pour souligner que la dimension humaine est au centre de nos préoccupations», ajoute-t-il.

Les prouesses de la première phase
Quatre ans après son lancement, la phase pionnière du programme THAMM a porté de nombreux fruits, surtout en matière de renforcement des capacités et des cadres des politiques nationales. Le processus d’élaboration et d’adoption en cours de la stratégie nationale de mobilité professionnelle internationale, étroitement alignée avec la nouvelle Politique nationale de l’emploi et de l’entrepreneuriat (PNEE 2035), témoigne du dynamisme exemplaire du ministère.

Cette démarche constitue une première dans la région MENA. De plus, le programme THAMM travaille en étroite collaboration avec l’ANAPEC pour développer une nouvelle stratégie partenariale et de prospection et pour renouveler les offres de service de placement à l’international. La finalité est d’accompagner les chercheurs d’emploi marocains dans leur quête à l’étranger. Le programme a également intégré la question migratoire dans la planification stratégique de l’inspection du travail, et a permis une meilleure compréhension du secteur de l’intermédiation privée, avec pour objectif l’inspection, la régulation et l’accompagnement. En ce qui concerne les données statistiques et l’approfondissement des connaissances, le programme a réalisé des avancées notables. Il a établi un consensus et un plan de travail en collaboration avec le Haut commissariat au plan (HCP) et les principaux producteurs de données, afin de mettre en place un système d’information sur les migrations de main-d’œuvre.

De plus, des enquêtes pilotes uniques ont été menées dans la région MENA. Ces efforts ont abouti à la production de sept études portant sur des domaines cruciaux tels que l’impact de la pandémie de covid-19 sur les Marocains résidant à l’étranger, l’accès à la protection sociale pour cette population, les profils socio-économiques des travailleurs migrants, ainsi que la typologie des agences de recrutement privées. En matière de dialogue social, le programme a réussi à faire intégrer la question de la protection des droits des travailleurs migrants dans les agendas des partenaires sociaux, ainsi que dans le processus du dialogue social.

Pour ce qui est de la mise en œuvre du schéma de mobilité, le programme a développé des ateliers visant à accompagner les chercheurs d’emploi vers l’international, et a assuré la formation des conseillers de l’ANAPEC.

Enfin, en termes de coopération institutionnelle, il a renforcé la collaboration entre les partenaires au Maroc et en Allemagne, en mettant l’accent notamment sur les thématiques du système de formation professionnelle et de la reconnaissance des qualifications en Allemagne.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO



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