Éco-Business

Sociétés cotées : le secteur financier sauve la mise

Le résultat d’exploitation de la cote Casablancaise enregistre une hausse importante de 16,5%, à 39,4 MMDH, au titre du premier semestre de l’année, profitant toujours de la dynamique positive des financières (+20,7%, à 22,8 MMDH). Le RNPG des industries aurait reculé de 16,4%, à 7,8 MMDH, à fin juin.  

Courant les six premiers mois de l’année, les revenus cumulés des entreprises cotées à la Bourse de Casablanca ont augmenté de 5,2%, atteignant ainsi 144,6 milliards de dirhams (MMDH). Cette amélioration est principalement due à la performance favorable des institutions financières, qui ont enregistré une hausse de 12,5% de leur produit net bancaire, le portant à 40,9 MMDH. Les entreprises industrielles ont également contribué à cette augmentation, bien que de manière moins significative, avec une croissance de leur chiffre d’affaires de 2,8%, atteignant ainsi 93,8 MMDH.

Les financières performent
Sur le plan opérationnel, le résultat d’exploitation global de la cote a connu une hausse notable de 16,5%, atteignant 39,4 MMDH par rapport au premier semestre de l’année précédente. Cette hausse est principalement attribuable à la performance positive des financières, qui ont enregistré une croissance impressionnante de 20,7% de leur résultat brut d’exploitation, atteignant 22,8 MMDH.

En effet, celles-ci ont profité d’une augmentation significative de leur produit net bancaire combinée à une gestion maîtrisée des charges générales d’exploitation, ce qui a entraîné une amélioration du coefficient d’exploitation, qui est passé de 48,4%, au premier semestre 2022, à 44,3%. Leur résultat net part du groupe (RNPG) a augmenté de 21,4% pour atteindre 8,5 MMDH, principalement grâce à la forte croissance du produit net bancaire, qui a permis de compenser l’augmentation des coûts liés au risque, enregistrant une hausse de 30,6% à 7 MMDH.

Cette augmentation du coût du risque semble être le résultat d’une politique de provisionnement prudente adoptée par les banques, ce qui a conduit à un taux de ce coût de 1,3% au premier semestre 2023, contre 1,1% au premier semestre 2022. Les compagnies d’assurances et de courtage ont également enregistré une amélioration de leur résultat technique, avec une hausse de 4,1%, à 1,3 MMDH, principalement grâce à Wafa Assurance, qui a vu son résultat financier augmenter de 22,7% en raison de gains importants sur ses placements en vie. La capacité bénéficiaire du secteur des assurances dans son ensemble a augmenté de 6,4%, en grande partie grâce à la croissance à deux chiffres (16,2%) du résultat net de Sanlam Maroc, principalement en raison de la réduction de l’impôt sur les résultats (-88%).

Les industries dans une moindre mesure
En ce qui concerne les entreprises industrielles, leur capacité bénéficiaire a progressé de 13,7% pour atteindre 7,8 MMDH, mais si l’on exclut l’effet de la non-récurrence de la provision de Maroc Telecom, leur RNPG aurait en réalité diminué de 16,4%. Cette baisse est principalement attribuable à Managem, dont la capacité bénéficiaire a chuté de 75% du fait de la baisse de ses revenus, due à une variation défavorable des prix des métaux de base et du volume d’activité dans la filière de l’or.

TotalEnergies Marketing Maroc a également vu son RNPG diminuer de 70%, principalement en raison de la baisse de la demande due aux prix élevés des produits pétroliers sur le marché international, ce qui a généré un effet négatif sur les stocks, ainsi que d’une augmentation du coût financier de l’endettement brut. Enfin, Lesieur Cristal a enregistré une baisse de 90% de son résultat net à cause de sa politique de réduction des prix et de la détérioration de ses marges, induite par une faible capacité à influencer les prix sur le marché.

Un taux de réalisation conforme aux prévisions

La capacité bénéficiaire, au premier semestre 2023, du Scope de BMCE Capital Research (BKGR) de 40 valeurs (soit près de 89,3% du RNPG global) représente 50% de ses prévisions annuelles pour l’ensemble de l’année, contre une moyenne normative de 52% sur les cinq dernières années.

Dans le détail, ce taux de réalisation recouvre un RNPG réalisé par les Banques dépassant les prévisions de la société de recherche, en raison principalement d’un impact positif plus important que prévu de la hausse du taux directeur sur le PNB ainsi que d’une meilleure maîtrise des charges générales d’exploitation. Le taux de réalisation est de 62% pour les Assurances, parfaitement en ligne avec la moyenne historique.

La capacité bénéficiaire des industries est, quant à elle, en deçà des attentes de BKGR (40% des prévisions) et ce, notamment, en raison de la forte volatilité du cours des matières premières ayant impacté les réalisations de Managem, Taqa Morocco Et Totalenergies Marketing Maroc.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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