Maroc

Investissements étrangers en Afrique : le Maroc bien placé

La compétition géopolitique accrue se traduira, à plus long terme, par de nouvelles opportunités pour les pays africains. C’est ainsi que le Maroc se positionne activement comme une véritable destination pour les investissements étrangers.

La huitième édition de l’Africa risk-reward index est publiée à un moment de fragmentation géopolitique et de récents bouleversements externes qui auront un impact durable sur le continent africain. Les nations africaines sont aux prises avec les répercussions persistantes de la pandémie de Covid-19, les perturbations touchant les chaînes d’approvisionnement mondiales en raison du conflit en Ukraine et le durcissement des conditions de financement.

Selon Oxford economics Africa, ces facteurs ont fait baisser la croissance du PIB de 5,4% en 2021 à 3,5% l’année dernière. Une partie de ce recul persiste cette année, mais le spécialiste africain de la recherche macroéconomique anticipe une reprise régulière, quoique inégale, de l’activité économique dans les 12 à 18 prochains mois. Selon le rapport, il existe une opportunité pour les pays africains, en particulier ceux d’Afrique du Nord tels que le Maroc et la Tunisie, qui se positionnent activement comme des destinations de l’industrie.

Les gouvernements européens considèrent également les pays d’Afrique du Nord comme des lignes de front dans leurs efforts pour endiguer la migration irrégulière, et ils estiment que la création d’opportunités d’emplois tangibles dans ces économies contribuera à ces efforts. Cependant, il est estimé que les questions d’intégrité seront une préoccupation pour les investisseurs dans le secteur manufacturier de ces pays, étant donné l’attention actuellement limitée portée aux droits des travailleurs. Cela exigera des entreprises privées qu’elles examinent de près les accords potentiels sous l’angle de l’intégrité et de la gouvernance.

Des financements pour l’avenir
«Nous prévoyons qu’une concurrence géopolitique accrue se traduira à plus long terme par de nouvelles opportunités pour les pays africains, alors que les puissances géopolitiques cherchent à élargir leur influence par le biais de financements et d’investissements», note-t-on au niveau du rapport. Toutefois, à court terme, les économies africaines continueront de faire face à des environnements économiques difficiles, ce qui dissuadera les investisseurs les plus frileux. La hausse de l’inflation et les contraintes liées aux chaînes d’approvisionnement ont mis en lumière les déséquilibres et les fragilités économiques du continent.

Jacques Nel, responsable d’Africa macro, Oxford economics Africa affirme que «Le conflit entre la Russie et l’Ukraine et le durcissement des conditions monétaires mondiales ont pris de court les investisseurs. Cette situation a suscité des inquiétudes quant au fait que le développement économique sur le continent pourrait s’arrêter, voire reculer. Les services financiers sont un des domaines préservés, en particulier l’élargissement de l’accès aux services financiers via l’innovation».

Il est expliqué dans ce sens qu’au moment où les investisseurs étrangers se sont quelque peu repliés vers des économies avancées, des champions africains émergent pour combler ce déficit de financement et consolident progressivement leur domination dans le secteur des services financiers en Afrique. Toutefois, le continent a encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre le niveau d’inclusion financière observé dans les économies plus avancées. Cela dit, les institutions financières des locomotives économiques régionales comme l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria, le Maroc et le Kenya répondent présent pour contribuer à combler les fractures en matière d’accès et d’inclusion. Bien que le secteur devrait rester attractif pour les investisseurs, d’importants risques persistent, notamment l’exposition aux préoccupations de gouvernance, fraude, cybermenaces, vulnérabilité au financement du terrorisme, et surveillance internationale croissante de flux financiers illégaux.

Le calcul des scores

Africa risk-reward index repose sur la combinaison des scores des risques et des avantages qui intègrent l’analyse des risques économiques et politiques réalisée par Control risks et Oxford economics Africa. Les scores des risques pour chaque pays proviennent de l’Évaluateur des risques économiques et politiques (EPRE), alors que les scores des avantages tiennent compte des prévisions de croissance économique à moyen terme, de la taille et la structure de l’économie considérée, ainsi que des données démographiques.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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