AMIC. Hatim Ben Ahmed: zoom sur le capital-investissement au Maroc (VIDEO)
Certes, l’industrie du capital-investissement est en pleine croissance au Maroc, mais le visage de l’investissement est voué à un changement majeur. Une aubaine pour les sociétés de gestion qui aspirent à un avenir meilleur et prospère. À en croire Hatim Ben Ahmed, président de l’AMIC, il est temps de faire table rase du passé et de retrouver une souveraineté d’autonomie.
Question posée à Hatim Ben Ahmed: Comment jugez-vous le développement de l’industrie du capital investissement au Maroc, sachant qu’en 2022, le montant levé est de 8,2 milliards de dirhams (MMDH). Est-ce suffisant ?
« En 2022, le marché marocain a levé un milliard. En ce qui concerne le cumul depuis l’existence du capital-investissement, il est estimé à pas moins de 20 MMDH sur 15 ans. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on lève en moyenne un milliard par an.
Alors qu’on pourrait – et on devrait – lever beaucoup plus, mais il ne faut pas oublier que l’industrie n’est pas très ancienne au Maroc et qu’elle a mis du temps à se structurer, à se mettre en place. Toutefois, les opérateurs se sont bien développés depuis une dizaine d’années, car tout l’argent levé est systématiquement déployé. Je dirais aussi qu’au niveau de l’industrie, on compte plus de deal que notre capacité.
Nous continuons à militer pour augmenter les expositions des investisseurs sur le marché. Il faut dire qu’il y a un problème structurel sur le continent africain, car le private equity est un élément fondamental dans le développement d’une économie, du moment que l’investissement ne concerne que le capital productif qui crée de la valeur et de la richesse pour le pays. Or, les institutionnels, qui ont vraiment l’argent, ne peuvent pas lancer ces opérations en direct parce que cela requiert une armada de collaborateurs. Ainsi, partout dans le monde, on passe par les plateformes de private equity pour pouvoir le faire. Sur le continent africain, le problème est que notre métier est à 85% financé par du capital étranger ».