Maroc
Meknès : grand-messe sur les défis de la petite agriculture
La 15e édition du Forum des étudiants de l’École nationale d’agriculture (ENA) de Meknès a été l’occasion d’évoquer les enjeux liés à l’accompagnement efficient de la petite agriculture, notamment le changement climatique, les crises économiques et les progrès technologiques.
Plusieurs experts, institutionnels et professionnels de l’agriculture se sont penchés, samedi dernier, sur les enjeux et défis d’un accompagnement efficient de la petite agriculture. L’objectif était de contribuer à l’émergence d’une classe moyenne agricole, conformément aux orientations de la stratégie Génération green. La rencontre, organisée par le Bureau des étudiants de l’École nationale d’agriculture (ENA) de Meknès, à l’occasion de la 15e édition du Forum des étudiants de l’ENA, a également été une opportunité pour faire connaitre et rapprocher les étudiants des différentes stratégies visant le développement de la petite agriculture. Intervenant à cette occasion, Redouane Arrach, secrétaire général du ministère de l’Agriculture, a mis en avant le rôle de cette école dans la formation des ingénieurs agricoles, en accord avec la stratégie «Generation green 2020-2030». Il a souligné que cette stratégie accorde une grande importance au développement du capital humain. «Les diplômés de l’ENA sont appelés à jouer un rôle central dans la résolution des problématiques actuelles telles que le changement climatique, les crises économiques et les progrès technologiques. Leur contribution est essentielle à la mise en œuvre des multiples axes de la stratégie agricole Génération green, ainsi qu’au soutien des entreprises agricoles», explique le responsable gouvernemental.
Accompagnement de la petite agriculture
Au cours des débats, les intervenants institutionnels ont détaillé aux étudiants les mécanismes de soutien dédiés aux petits agriculteurs, notamment en matière d’investissement et d’accompagnement. En effet, des fonds considérables ont été mobilisés pour soutenir aussi bien la plantation que les productions végétales et animales, et ce, grâce notamment, au financement des projets Pilier II du Plan Maroc Vert (PMV). Par la suite, le lancement de la stratégie Génération green a accordé une importance particulière au soutien de l’agriculture solidaire avec l’adoption d’une nouvelle approche.
Selon les responsables de la Direction régionale du Conseil agricole Fès-Meknès, le processus de soutien des projets agricoles commence par un diagnostic réalisé au niveau d’un territoire spécifique, généralement au niveau d’une commune. Ce diagnostic approfondi est réalisé en collaboration avec les partenaires et les bénéficiaires.
Cette opération permet d’identifier les problèmes spécifiques et de proposer des solutions d’investissement, que ce soit par le biais du ministère de l’Agriculture ou des partenaires régionaux. Saida Ouarzane, directrice de l’agrégation et du partenariat à l’Agence pour le développement agricole (ADA), a dévoilé, lors de cette rencontre, qu’un nouveau mécanisme d’incitation aux investisseurs dans le monde rural est en cours de préparation. Il vise à encourager la mise en place des projets d’investissement et à valoriser le gisement important de terres collectives dont dispose le Royaume.
Un taux d’insertion de 96%
L’ENA de Meknès se distingue par son cursus de formation associant théorie, pratique et stages, ce qui permet aux étudiants d’être en contact permanent avec le milieu professionnel. Ceci permet d’aboutir à un ingénieur agronome compétitif, de haut niveau et répondant aux priorités agricoles nationales ainsi qu’aux besoins du secteur. «Le taux d’insertion des lauréats de l’ENA dans le marché du travail se situe à 96%, dont 62% dans le privé, 26% dans les administrations publiques ou les collectivités locales et 12% dans le secteur semi-public», souligne Said Amiri, directeur de l’ENA de Meknès. Il ajoute que son école contribue à la réalisation des objectifs de la stratégie Génération green qui ambitionne de former 10.000 lauréats, à l’horizon 2030, dans les établissements d’enseignement supérieur agricole.
180 lauréats par an d’ici 2030
Il faut rappeler que L’ENA de Meknès a joué un rôle important dans la formation des ingénieurs et experts dans le domaine agricole, de même qu’elle est impliquée, à l’instar des autres établissements d’enseignement supérieur agricole, dans la dynamique de mise en œuvre des stratégies agricoles. Depuis sa fondation, en 1942, elle a contribué à la formation de plus de 3. 600 lauréats, parmi lesquels près de 450 étudiants étrangers originaires d’une trentaine de pays, principalement d’Afrique subsaharienne francophone. Le nombre de lauréats a connu une évolution constante depuis l’indépendance, passant de 20 à plus de 120 par an actuellement, avec une prévision de 180 lauréats d’ici 2030.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO