Développement industriel : le Maroc, un bel exemple en Afrique !

De l’agro-industrie à l’aéronautique, en passant par l’automobile et la pharmacie, le Maroc demeure un bel exemple à suivre pour les économies africaines, qui tardent encore à trouver la bonne formule entre exploitation de leurs ressources énergétiques et développement industriel.

Après l’agriculture, l’industrie émerge comme l’un des secteurs dans lesquels le Royaume peut servir d’exemple au continent. Il est non seulement deuxième au niveau africain, après l’Afrique du Sud, mais son modèle de développement industriel, dans plusieurs filières, a de quoi inspirer. Surtout, pour un pays qui importe la quasi-totalité de ses besoins énergétiques. Aujourd’hui, l’équation pour les pays africains est d’arriver à exploiter positivement leurs ressources énergétiques, pour leur consommation locale, mais aussi pour leurs exportations. La vente brute du pétrole et des autres produits énergétiques n’est certainement plus la bonne formule pour réussir un développement industriel sur le continent. La transformation locale des matières premières, dont on parle depuis bientôt une décennie, commence à se concrétiser, mais à un rythme encore lent. Cela, dans un contexte où les pays africains sont de plus en plus confrontés à des appels d’autres puissances, qui plaident pour tourner le dos aux énergies fossiles.

Ressources
Ce qui n’est pas recevable d’ailleurs, selon les dirigeants africains. Malgré l’urgence de basculer sur les énergies propres, rien ne peut justifier de décourager les économies du continent d’exploiter leurs propres ressources énergétiques. «Une fois de plus, le problème est que l’agenda vert ignore l’importance du gaz naturel pour apporter au continent une prospérité qui change la vie, sous la forme d’emplois, d’opportunités commerciales, de renforcement des capacités et, oui, d’électricité ! »,  rappelle NJ Ayuk, président exécutif, Chambre africaine de l’énergie. L’Afrique doit donc exploiter positivement ses ressources, mais tout en ne ratant pas le train des ressources propres, dont elle dispose en abondance d’ailleurs. Qu’il s’agisse du potentiel éolien, solaire, ou hydro-électrique, l’Afrique demeure le continent des ressources. D’où l’intérêt du cas du Maroc, qui, sans ressources pétrolières, a réussi à répondre à ses besoins énergétiques, en termes de fourniture d’électricité, aussi bien pour la consommation des ménages que pour son secteur industriel, aujourd’hui classé deuxième au niveau continental et premier en Afrique du Nord.

Partage d’expériences
Ces exemples doivent être partagés au niveau de l’Union Africaine et dans le cadre de la coopération bilatérale. Le Maroc est un exemple à suivre dans le secteur de l’automobile, de l’aéronautique, des énergies renouvelables, et bien d’autres filières industrielles, notamment l’industrie pharmaceutique. C’est ce partage d’expérience qui va certainement permettre de raccourcir le chemin pour de nombreux pays africains !

Akinwumi Adesina
Président de la Banque africaine de développement (BAD)

«L’expérience réussie du Maroc au niveau du complexe Noor Ouarzazate, l’un des plus grands parcs solaires au monde, permettra à la BAD de lancer des projets similaires en Afrique, dans le cadre du projet “Desert to power” qui vise à fournir de l’énergie à 250 millions de personnes dans les pays qui composent la bande sahélienne en utilisant les sources d’énergie disponibles en abondance dans la région ».

Wamkele Mene
Secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF)

Le Maroc représente un exemple à suivre en matière de valorisation de la production et de renforcement de sa valeur ajoutée. Je salue le grand progrès réalisé par le Royaume, notamment dans le domaine industriel.

Benoit Ranini
Président de TNP Consultants

«Le Maroc offre de nombreuses opportunités pour le développement industriel et pour promouvoir des leaders nationaux et panafricains qui contribueront de manière significative à l’essor industriel du continent».

Industrie : le Maroc leader en Afrique du Nord 

Le Royaume a réussi à se hisser à la deuxième position de l’indice de l’industrialisation en Afrique (IIA) de la Banque africaine de développement (BAD). De 2019 à 2021, le Maroc a affiché un niveau stable de ses performances industrielles dans la région.

Selon la BAD, le Royaume dispose de «l’une des économies manufacturières les plus solides d’Afrique, enregistrant une amélioration constante pour toutes les dimensions de l’Indice depuis 2010. Le gouvernement a accordé la priorité au développement industriel, notamment dans le secteur automobile et, entre 2015 et 2018, il a porté sa part dans la valeur ajoutée manufacturière totale de l’Afrique de 1,7 % à 7,6 % ».

Le Maroc exporte du matériel de distribution électrique, des véhicules à moteur, des engrais et des vêtements pour femmes vers les marchés mondiaux tels que l’Europe, les États-Unis et le Brésil. Dans la région de l’Afrique du Nord, il vient en tête du classement, dépassant l’Égypte (2e), la Tunisie (3e), l’Algérie (4e) et la Mauritanie (5e).

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO