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Infrastructures télécoms : ce qui manque aux entreprises (VIDEO)

Tous les ingrédients sont présents pour assurer aux acteurs de l’économie un meilleur accès à l’infrastructure. Toutefois, l’usage est encore en retard par rapport à l’utilisation du plein potentiel de cette dernière. Il y a encore des efforts à fournir pour accompagner la digitalisation de l’économie et des entreprises en particulier.

Il n’y a pas de digitalisation de l’économie sans infrastructure de base. Le Maroc a parcouru bien du chemin dans ce sens à travers la mise en place d’une infrastructure de réseau, de fibres optiques, voir même de cloud. Toutefois, il reste encore des progrès à faire dans ce sens, le Maroc accusant un certain retard par rapport à des technologies qui ne tarderont pas à s’imposer, notamment la 5G. Mehdi Lahlou, directeur technique et des systèmes d’information chez inwi, rappelle les acquis du Royaume en termes d’infrastructures. «Aujourd’hui, le Maroc dispose d’une bonne infrastructure 4G avec une couverture satisfaisante de l’ensemble du territoire national, et ce, tous opérateurs confondus.

De plus, parmi les neuf millions de ménages que peut compter le Maroc, près de 90% d’entre eux ont accès au haut débit». Cet accès est facilité par la 4G, mais aussi grâce à des programmes public-privé, qui rentrent dans le cadre du Plan national de développement du haut débit (PNHD) dans les zones rurales. Partenaire de ce plan, inwi a réussi à couvrir un grand nombre de zones blanches, notamment près de 11.000 localités rurales, qui donnent accès à près de trois millions de personnes à des offres haut débit. Ceci, en plus de l’infrastructure fixe, à savoir l’ADSL et le FTTH.

«Aujourd’hui, il y a un programme de déploiement de cette fibre (FTTH), principalement dans les zones denses et moyennement denses. Il y a un objectif de la généraliser, ce qui demande d’autres prérequis, notamment financiers et réglementaires», explique Mehdi Lahlou.

Rappelons que l’ADSL, étant auparavant opéré exclusivement par Maroc Telecom, a été ouvert aux deux autres acteurs du secteur, ce qui a permis d’accélérer l’accès au haut débit fixe dans les foyers marocains. Pour sa part, le FTTH, l’autre nouvelle technologie, se développe significativement et permet d’accéder au contenu très haut débit, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises.

La 5G dans les tuyaux
Pour ce qui est du déploiement de la 5G, cette technologie mobile devrait prochainement arriver sur le marché national. Mais les professionnels ne donnent pas plus de visibilité. «Dans d’autres pays, la 5G est arrivée quand il y avait déjà une maturité d’usage de la 4G. Cela dit, quand la 4G est utilisée à plus de 70% et qu’il y a justement une demande conséquente et un véritable besoin pour passer à la 5G, en termes de bandes passantes et de débit supplémentaire», rappelle Mehdi Lahlou. Justement, le marché n’est pas loin d’atteindre la maturité de la 4G et commence à montrer les prémices d’un passage à la 5G. Rafiq El Alami, directeur du Centre d’excellence digitale à l’Université UM6P, estime que «l’économie marocaine est en train de rater le potentiel de développement que peut lui offrir la 5G». Pour lui, l’approche écosystémique trouve toute son importance dans ce sens.

Les data centers pour propulser la digitalisation des entreprises
Dans la vague de transformation digitale des entreprises, un autre type d’infrastructures est tout aussi important que les autres précités. Il s’agit des data Center et du cloud. Les opérateurs ont développé, depuis quelque temps, ce type d’infrastructures. Inwi, étant l’un des précurseurs dans le domaine, compte aujourd’hui près 4.000 m² de data center, avec l’un des plus grands du Maroc, inauguré en 2019, au Technopolis de Rabat, qui compte 1.000 m² extensibles. L’opérateur télécoms prévoit de développer d’autres data centers dans le pays. Si l’infrastructure existe, l’usage est encore en retard par rapport à l’utilisation du plein potentiel de cette dernière.

«Moins de 20% des entreprises marocaines externalisent leur IT. Alors que chez nos voisins de la méditerranée, ce taux atteint les 50%», souligne Mehdi Lahlou.

Cela dit, il y a encore des efforts à fournir pour accompagner la digitalisation de l’économie et des entreprises en particulier, à travers l’accentuation de l’utilisation de cette infrastructure. Mais cette infrastructure est-elle accessible pour les entreprises ?  Tout dépend de l’usage. Les entreprises peuvent être confrontées à des prix d’appel relativement bas, mais dès lors que leur demande augmente en termes d’usage, très rapidement, les prix évoluent significativement. Toutefois, le Maroc demeure compétitif par rapport aux autres pays.

«Il est certain que l’investissement derrière une infrastructure doit être amorti», affirme pour sa part, Rafiq El Alami.

Mais la compétition représente un élément important, dans le sens où la présence de davantage d’investissements permettra de tirer les prix vers le bas et donc de créer une part de marché beaucoup plus importante en termes de pénétration de l’utilisation du cloud.

La rédaction / Les Inspirations ÉCO



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