Une question de profondeur
Nous y revenons, avec ce constat récurrent : le rapport annuel de la Cour des comptes est loin d’être un exercice de routine. Véritable mine d’or des données-diagnostics concernant l’efficience de la gestion des deniers publics, ce rapport est revenu encore une fois nous montrer là où les lacunes sont profondes, et ce qu’il faut urgemment corriger. Ceci est le côté positif de la donne, mais, ce qui l’est moins, c’est que l’annualité de ce document, ajoutée au décalage de publication (deux années plus tard), équivaut à du temps perdu, et donc de l’effort et de l’argent aussi ! Nous n’entrerons pas ici dans le détail des ratés – et Dieu sait qu’il y en a des tonnes – ou des aberrations, non moins nombreuses, mais c’est de déperdition de temps pour ajuster les dysfonctionnements, et peut-être les anticiper, qu’il s’agit. Oui, anticiper ! C’est ici que d’aucuns préconiseraient l’association d’organismes tels que la Cour des comptes ou encore le Conseil de la concurrence… à l’élaboration même des feuilles de route gouvernementales. Il faut dire que cela ne manque pas de sens, à bien y réfléchir, car la profondeur de vue et l’expertise que ces institutions peuvent avoir sur un certain nombre d’indicateurs ou de thématiques en font des partenaires idéaux pour construire les stratégies, et donc éviter les bévues, au lieu de recenser les dégâts, lorsque le mal est déjà fait.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO