Maroc

Fès : les autorités se penchent sur le dossier de la hausse des prix

L’augmentation substantielle des produits de première nécessité à Fès ont poussé les autorités locales à se réunir en urgence récemment. Sous les directives du ministère de l’Intérieur, la réunion a rassemblé les directeurs des départements clés, les représentants des chambres professionnelles et des grossistes pour comprendre les causes profondes de cette hausse. Détails.

Les autorités locales de la ville de Fès se sont réunies, récemment en urgence pour faire face à la flambée inexplicable des prix des produits de première nécessité. Sous les directives du ministère de l’Intérieur, la réunion a été organisée pour diagnostiquer les causes sous-jacentes à cette hausse des prix. Avec la participation des directeurs des départements clés, des représentants des chambres professionnelles et de quelques grossistes, les intervenants ont souligné qu’en plus des facteurs internationaux, des perturbations dans les circuits de distribution ont été identifiées comme cause potentielle de cette hausse.

Le secrétaire général de la préfecture de Fès, Abdeslam Freindo, a souligné que malgré une offre largement supérieure à la demande, le marché local a enregistré une hausse inexplicable des prix de certains produits. Pour faire face à la situation, Freindo a annoncé le lancement d’un plan d’action d’urgence pour combattre ce phénomène. «Un ciblage bien défini sera opéré pour mettre fin aux agissements des intermédiaires qui menacent la stabilité des prix, notamment à l’approche du mois sacré de Ramadan», a-t-il précisé.

Les intermédiaires pointés du doigt
L’urgence de la situation en matière de prix a poussé les autorités locales de la ville à prendre des mesures immédiates. Des opérations de contrôle impromptues seront organisées pour vérifier les prix des produits subventionnés vendus par les marchands et les commerçants, ainsi que dans les marchés de gros. Le but est de lutter contre les pratiques commerciales indésirables telles que la spéculation, le monopole et les rumeurs de pénurie. À partir de mercredi, des campagnes de contrôle total des prix seront lancées dans tous les sites de vente des produits de consommation, notamment les marchés de gros de fruits et légumes et de poissons. Les autorités locales ont donné des instructions aux services compétents pour que ces opérations soient planifiées de manière efficace.

Certains produits agricoles voient leur prix grimper de 120%
Le directeur provincial de l’agriculture à Fès, Mohammed Mezzour, a annoncé que la direction locale mène quotidiennement des opérations de surveillance des prix des produits agricoles sur les marchés. Dans ce cadre, le responsable a indiqué que grâce au dispositif d’appui, mis en place par le ministère de l’Agriculture pour différentes filières agricoles, la distribution des produits agricoles est, jusqu’à présent, assurée de manière normale et continue avec une offre largement suffisante sur l’ensemble du territoire.

«Malgré l’abondance de fruits et légumes sur le marché, une augmentation rapide des prix a été constatée récemment. Cette hausse est principalement due à l’existence d’un grand nombre d’intermédiaires dans la chaîne de distribution des produits agricoles», précise-t-il, ajoutant que certains produits agricoles voient leur prix grimper de 120% entre le prix de ventie sortie ferme et le consommateur final.

Des professionnels de l’agriculture, interrogés par Les ÉCO, ont déclaré que l’augmentation des produits agricoles est méconnue, car elle n’a pas affecté les revenus des agriculteurs. En effet, les coûts de production de la plupart des agriculteurs ne couvrent pas le coût de revient dans certaines filières, impactées notamment par la cherté des engrais et des carburants.

La hausse du SMIG et celle du carburant au banc des accusés
Concernant l’augmentation des prix enregistrée sur l’ensemble des produits industrialisés, notamment dans l’agro-industrie, le vice-président de la CCIS Fès-Meknès, Hamza Ben Abdellah, a déclaré que l’augmentation des prix des produits agro-industriels est due à la hausse des coûts des matières premières importées et au relèvement de 5% du SMIG.

Ces derniers ont également affecté les coûts de production des entreprises et, par conséquent, les prix de vente. Ben Abdellah a également fait remarquer que les coûts de distribution ont contribué à l’augmentation des prix. En effet, les subventions du gouvernement visant à lutter contre l’augmentation des prix des carburants ne couvrent que les entreprises de distribution, mais pas les entreprises de production qui gèrent leur propre logistique. Cela oblige ces dernières à inclure les coûts supplémentaires liés à la distribution dans les prix de vente.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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