Maroc

Pêche : la sardine en conserve cartonne à l’export

La sardine en conserve, qui a révolutionné les habitudes alimentaires, est présente dans le garde-manger de la plupart des foyers. Le Maroc a pu en vendre 152.137 tonnes à l’étranger devenant ainsi le premier exportateur mondial de ce produit.

En 2022, la petite boîte métallique a généré 5,9 MMDH de chiffre d’affaires pour le Royaume, grâce à l’exportation de 152.137 tonnes (T), a fait savoir Zakia Driouich, secrétaire générale du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Département de la pêche maritime.

Les exportations de sardines en conserve affichent de solides performances. En effet, ce créneau occupe une place cruciale dans l’activité du secteur de la pêche maritime. «Le Maroc reste aussi le premier exportateur de la sardine en conserve au monde avec 152.137 T, ce qui représente près de 5,9 MMDH de CA en 2022», avait indiqué, en substance, Zakia Driouich lors du 6e Salon halieutis. Et de relever que l’importance économique de l’activité de pêche de la sardine au Maroc ne se limite pas aux captures, mais qu’elle s’étend aussi à l’activité de transformation, notamment dans ses principales activités, à savoir la conserve, la congélation et le frais.

Principal exportateur mondial de conserves de sardines
Cette activité joue donc un rôle important dans l’accroissement des exportations marocaines des produits de la mer, a-t-elle noté, affirmant que la diversité du tissu industriel permet au Maroc d’occuper une place de premier rang dans les échanges mondiaux des produits de la pêche, soit le principal exportateur mondial de conserves de ce poisson.

Afin d’accroître ce volume, le Département de la Pêche Maritime a veillé à augmenter le niveau d’approvisionnement des unités de conserve, qu’elles soient existantes ou nouvelles, notamment à travers les différents appels à manifestation d’intérêt lancés, notant que les possibles difficultés d’approvisionnement de cette industrie peuvent porter sur des considérations liées aux répercussions des crises internationales (prix d’achat de la matière première, coût du carburant…).

Au niveau social, cette activité de pêche génère un grand nombre de postes de travail, premièrement en mer, par le biais d’une flotte de navires côtiers considérée comme la plus importante en nombre et en emplois créés, a indiqué Zakia Driouich. Également à terre, au niveau des conserveries et autres unités de transformation au niveau desquelles le traitement de la sardine est l’activité la plus importante. «Néanmoins, le développement de l’activité de pêche de cette espèce ne peut être réalisé sans préserver cette ressource. Aussi, dans le cadre de la stratégie Halieutis notamment, son premier axe de durabilité de la ressource, un plan d’aménagement des petits pélagiques, qui incluent principalement la sardine, a été mis en place depuis l’année 2008 de façon à protéger ces ressources et permettre ainsi une pêche durable pour les opérateurs», indique Driouich.

Des mesures pour préserver les ressources halieutiques
Face au changement climatique, à la surpêche, aux répercussions des crises mondiales (Covid-19 et guerre en Ukraine), à la durabilité des ressources halieutiques et à la diversité biologique des écosystèmes marins, le secteur est exposé à plusieurs défis majeurs.

En vue d’y remédier, le département de la Pêche maritime «n’épargne aucun effort pour préserver les ressources halieutiques pour les générations futures à travers, notamment, la mise en place des plans d’aménagement de pêcherie, la planification spatiale des pêcheries, le développement des aires marines protégées (AMP) aux fins de pêche et le zoning, qui constituent un chantier crucial pour l’avenir du secteur», souligne la SG du ministère de tutelle. Et d’ajouter que ce dernier s’implique davantage sur l’initiative de la ceinture bleue et la stratégie de développement durable du secteur de la pêche. Elle soutient également que «cette initiative (ceinture bleue) ambitionne de faire de la pêche et de l’aquaculture un facteur majeur de croissance économique durable et inclusive, et vise à appuyer l’émergence des systèmes intégrés d’observation côtière et à favoriser leur intégration au niveau mondial pour une pêche de plus en plus durable».

Driouich a également précisé que la hausse des coûts de l’énergie pèse de plus en plus sur la rentabilité des unités de pêche notamment dans les zones du Nord, les moins productives, où les navires sont contraints de réduire les jours de pêche. Elle a, par ailleurs, fait remarquer que les produits de la pêche, qu’ils soient frais, congelés ou transformés, sont exportés pratiquement vers tous les continents, avec une dominance du continent européen, notant que la diversification des marchés à l’export est l’un des défis majeurs du secteur. Signalons que la valorisation des produits de la mer et l’innovation sont d’autres défis à relever.

À en croire Driouich, la stratégie Halieutis, dans la continuité de la politique du secteur, ouvre la voie à de nouvelles orientations stratégiques et à la recherche de nouveaux partenariats fructueux, surtout en matière de renforcement de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, de l’échange de bonnes pratiques et de transfert de technologies, et de la promotion des partenariats économiques. Il convient de noter que la CGPM a attribué au Maroc en 2022, le prix de conformité de catégorie 1, et ce pour la deuxième année consécutive au même titre que l’UE et la Turquie. «Ce secteur, malgré les répercussions avérées des crises ayant secoué le monde récemment, est l’un des secteurs clés qui ont pu montrer une bonne résilience», conclut la secrétaire générale.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO



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