Maroc

Artisanat de cuir/Tannerie complémentaire traditionnelle : le projet de la ville de Fès remis sur les rails

Après cinq ans de retard, le projet de la tannerie complémentaire traditionnelle de la ville de Fès est remis sur les rails. Dernièrement, le projet d’amendement de la convention de partenariat, pour la réalisation de la tannerie artisanale complémentaire dans le quartier d’Ain Nokbi, a été validé par les partenaires du projet. 

Le projet de la tannerie complémentaire traditionnelle de Fès, qui a connu un retard de cinq ans, semble enfin reprendre de la vigueur. L’’amendement de la convention de partenariat pour la réalisation de cette tannerie artisanale complémentaire dans le quartier d’Ain Nokbi a été récemment validé par les différents partenaires impliqués. Située sur une superficie de 1,08 ha, à proximité du marché des peaux brutes d’Ain Nokbi, les travaux de la première tranche de ce projet ont été lancés le 19 novembre 2015.

Initialement, ce projet devait nécessiter un budget de 42 MDH, financé à 35 MDH par le ministère de l’Artisanat et de l’économie sociale et solidaire et à 7 MDH par le Conseil de la région Fès-Meknès. Cependant, en raison d’un défaut dans l’étude de projet, les travaux réalisés n’ont pas pris en compte les contraintes liées à l’approvisionnement en eau, ce qui nécessitera une enveloppe supplémentaire de 3 MDH pour la réalisation de 4 km de conduite d’eau à partir du bassin de Sebou. En plus de 4 MDH pour les travaux hors site.

Nouvelle architecture financière
Dans sa nouvelle version, le projet sera réalisé avec une enveloppe globale de 50,2 MDH, financé par la Fédération des Chambres de l’artisanat à hauteur de 4,7 MDH, la commune de Fès avec 1,75 MDH et le Conseil de la région avec  1,75 MDH.

Cette tannerie spécialisée dans l’exécution des travaux de rivière, qui génère en principe un important taux de pollution à la fois liquide et solide, préservera cependant le tannage proprement dit naturel, végétal et biologique dans les tanneries traditionnelles d’Ain Azliten et de Sidi Moussa dans l’ancienne médina de Fès. En outre, ledit projet contribuera également à la préservation du métier de tannage végétal dans son état traditionnel et original, dans l’ancienne médina, en permettant à plus de 300 artisans-tanneurs de travailler avec des techniques modernes (moins pénibles) plus respectueuses de l’environnement. La tannerie, qui offrira un tableau de l’artisanat local, comprendra plus de 600 bassins de 1,5 à 2 mètres pour travailler les peaux (bovins, ovins et caprins), 132 ateliers (khzana) ainsi qu’une salle pour le tannage aux foulons.

Pour faire face aux défis environnementaux liés aux opérations de traitement des peaux brutes avant le cycle de tannage, la Chambre de l’artisanat a également programmé une enveloppe estimée à 14MDH pour la création d’une station de prétraitement des eaux usées issues de cette tannerie artisanale.

141,07 MDH pour la filière du cuir
Depuis 2008, la filière du cuir à Fès a bénéficié d’un soutien financier de près de 141,07 MDH, dont 75,5 MDH pour la restauration et la réhabilitation des tanneries traditionnelles de la médina. Près de 42 MDH ont été dédiés à la construction de la tannerie complémentaire, 14,07 MDH à la construction du marché des peaux brutes à Aïn Nokbi et 9,5 MDH ont été dernièrement affectés à la création du Centre d’appui technique de tannage traditionnel de Chouara.

Construction d’un centre de promotion et d’exposition
La ville de Fès édifiera un centre de promotion et d’exposition des produits de dinanderie. Intégré dans le programme de développement régional (PDR), ce centre sera érigé dans le quartier artisanal d’Ain Nokbi. Il s’agit d’un projet polyvalent qui vise à stimuler le développement économique et artisanal de la région, à créer des emplois et à améliorer les revenus des artisans de ce quartier. Ce projet nécessitera un investissement de 7,8 MDH et profitera de la réputation de la région de Fès-Meknès en matière de produits artisanaux, en particulier de dinanderie.

Pôle artisanal par excellence
Destiné à la réinstallation des activités artisanales polluantes de la Place Lalla Yeddouna dans l’ancienne médina, le pôle artisanal d’Ain Nokbi vise la protection de l’oued Sebbou contre les rejets polluants, la mise à niveau et la restructuration des métiers de la dinanderie et de la tannerie, l’amélioration de la qualité des produits de l’artisanat, l’augmentation des investissements et la promotion de l’emploi.

Nécessitant un coût global de 332,53 MDH, dont 139,82 apportés par la Millennium Challenge Corporation (MCC), cette grande réalisation a changé fondamentalement le visage et la structure de l’artisanat dans la ville de Fès. Devant générer à terme plus de 6.650 emplois, le pôle artisanal d’Ain Nokbi est composé notamment de 235 unités de production de dinanderie, de quatre foundouks comportant 272 ateliers dédiés aux sous-traitants d’artisans producteurs.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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