Revigorer la confiance

Pourvu que l’échantillon pris par le le Haut commissariat au plan, pour la toute récente livraison de son enquête de conjoncture auprès des ménages, soit biaisé. Il est ironique, en effet, que l’on se retrouve à espérer que quelque chose cloche dans lesdites conclusions, juste dans l’espoir de ne pas être pris de spleen alors que l’année ne fait que commencer.

Certes, pour certains indicateurs, les impressions versent globalement dans le positif, mais pour ce qui est de l’indice de confiance, de la capacité future à épargner, de l’appréciation de la qualité des services sociaux…, le pessimisme prend le dessus. Est-ce à dire que tous les efforts déployés, les mesures prises, les grandes annonces faites n’auront servi à rien ? Ce serait pousser le négativisme trop loin que d’y croire. Plantons les grandes lignes du décor :  le moral des ménages a continué, en 2022, sa tendance baissière pour atteindre son niveau le plus bas depuis le début de l’enquête du HCP en 2008.

83,1% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois. 85% contre 5,4% des ménages s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. Pour leurs finances, 45% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne. 60,8% des ménages perçoivent une dégradation de la qualité des services de santé et 43,7% des ménages ont ressenti une dégradation de la qualité des services de l’enseignement. S’il reste un échantillon représentatif de la population, et non son sygma, le panel pris par le HCP nous donne néanmoins à constater un croisement édifiant de perceptions de la conjoncture. Car, au nom de l’État social, toutes les actions menées devront être orientées dans cette direction. Il s’agit de revigorer la confiance des citoyens, qu’ils puissent ressentir -être convaincus- de la résilience, en dépit des aléas de la conjoncture.