Essence de synthèse : le Chili lance sa première production
La fusion de l’hydrogène vert avec du dioxyde de carbone, capturé dans l’atmosphère, a donné naissance, à Santiago (Chili), aux premiers litres d’une essence synthétique. Après des tests concluants, les autorités du pays devraient bientôt lancer la phase commercialisation.
Les premiers litres d’une essence synthétique ont été produits, mardi dernier, au Chili. Ce carburant a été obtenu en combinant de l’hydrogène vert avec du dioxyde de carbone capturé dans l’atmosphère. L’annonce en a été faite, mardi, par les autorités chiliennes. Les premiers litres ont été produits dans une usine de Punta Arenas, située à 2.200 km au sud de Santiago. Le combustible a été versé dans le réservoir d’une Porsche 911 Carrera, a précisé le document. Sa commercialisation devrait commencer en mars 2023, indique-t-on.
«Le combustible neutre en carbone est produit ici (…). Aucune autre usine au monde ne peut le faire aujourd’hui», a assuré Nicolas Grau, ministre chilien de l’Économie.
Il a aussi ajouté que «cette usine va, à partir du vent, de l’eau, du captage du carbone, produire du carburant, un carburant totalement neutre en carbone. Nous sommes très fiers du leadership du Chili dans ce domaine». En effet, ce «e-carburant» est obtenu en mélangeant de l’hydrogène vert et du dioxyde de carbone (CO2). En ce qui concerne l’hydrogène, le mélange est obtenu à partir de l’eau par un processus d’électrolyse. C’est-à-dire par une séparation de l’hydrogène et de l’oxygène. Dans ce cas de figure, l’électricité utilisée est produite par des éoliennes, grâce aux vents forts qui soufflent en permanence en Patagonie chilienne.
Pour le dioxyde de carbone (CO2), il est capté dans l’environnement par filtrage. La combinaison des deux, par un processus de synthèse, génère du méthanol, à partir duquel on obtient de l’essence qui peut être utilisée dans n’importe quel véhicule, indique la source. À noter que la construction de l’usine a commencé en septembre 2021, l’objectif de l’entreprise chilienne HIF, à l’origine du projet, est de disposer de six usines dans le monde d’ici dix ans, pour approvisionner cinq millions de voitures et réduire de douze millions de tonnes de CO2 par an la pollution de l’atmosphère.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO