Fès : l’USMBA sensibilise les étudiants à la littératie financière
L’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA) de Fès, a organisé, les 2 et 3 décembre, un colloque international pour sensibiliser les étudiants à la littératie financière à l’ère du numérique. Malgré les actions déjà déployées, une grande partie de la population marocaine n’arrive pas à épargner et se situe à un niveau d’endettement trop élevé. D’ailleurs, selon le rapport de BAM sur la stabilité financière (2021), l’encours des crédits à l’habitat et à la consommation dépasse les 386 MMDH.
Une pléiade de chercheurs et de spécialistes, à l’échelle nationale et internationale, se sont penchés, les 2 et 3 décembre 2022 à Fès, sur le concept de la littératie financière, ses enjeux et ses particularités dans le contexte marocain. Organisé à l’initiative du Laboratoire des études et recherche en management des organisations et des territoires (ERMOT), relevant de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA) de Fès, ce colloque a constitué une plateforme d’échanges et de débats sur l’expérience marocaine en matière de développement de l’éducation financière ainsi que des théories et des pratiques relatives au concept de littératie financière.
Littératie financière
Intervenant à cette rencontre, Imane Benzarouel, adjointe au directeur exécutif de la Fondation marocaine pour l’éducation financière (FMEF)-Bank Al Maghrib, a présenté les différents programmes développés par la fondation pour améliorer le comportement financier des citoyens, notamment celui des étudiants. «Grâce à la coopération de toutes les parties prenantes, la FMEF compte déjà plusieurs réalisations encourageantes au profit des jeunes.
Elle constitue, aujourd’hui, un des piliers transversaux sur lesquels repose la Stratégie nationale d’inclusion financière que Bank Al-Maghrib et le ministère des Finances ont finalisés», a-t-elle précisé. Elle a indiqué également que BAM prépare le lancement d’un baromètre de mesure de la capacité financière qui sera disponible à partir du premier semestre 2023, et dont l’objectif est de déterminer les gaps par rapport à l’éducation financière.
De son côté, Touate Samira, directrice du laboratoire des Études et recherche en management des organisations et des territoires (ERMOT), a précisé qu’une grande partie de la population marocaine n’arrive pas à épargner et se situe à un niveau d’endettement trop élevé.
D’ailleurs, le rapport de BAM sur la stabilité financière (2021) a affiché que plus de 386 MMDH sont affectés aux crédits à l’habitat et à la consommation. «Le Maroc a réussi, à travers son engagement et sa coopération avec l’ensemble des parties prenantes, à améliorer les niveaux de connaissance, de compétence et de confiance des adultes et des jeunes en matière d’éducation financière. Néanmoins, les résultats demeurent insuffisants compte tenu de l’importance et de l’étendue des besoins pour l’ensemble des segments visés», explique Touate.
Résilience financière à l’ère du numérique
Cette rencontre a également été l’occasion de débattre du rôle de l’innovation technologique dans le secteur financier. En effet, elle permet d’accélérer l’inclusion financière et de l’élargir aux segments les plus fragiles du tissu productif, et ce grâce à la large couverture des réseaux mobiles et à la pénétration de l’Internet. Les nouvelles technologies offrent de multiples possibilités pour un développement financier à grande échelle. Ainsi, les plateformes digitales, les applications mobiles, les vidéos et le contenu pédagogique, ou encore les simulateurs mis en place, notamment, par la BAM, sont des outils efficaces pour comprendre les notions de base de l’éducation financière par une population de plus en plus connectée.
C’est dans ce sens que, dès son premier plan stratégique, la FMEF a placé le digital en tant que canal de premier plan pour la diffusion de ses contenus pédagogiques et le suivi de l’avancement du déploiement de ses actions. Ceci dit, il ne faudrait pas oublier que la révolution digitale comporte également des risques multiples et souvent difficiles à prévenir et à contrôler.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO