Maroc

Régionales de l’Investissement : l’industrie du textile et du cuir à l’honneur à Fès

Les Régionales de l’Investissement se sont poursuivies ce mercredi 26 octobre à Fès. L’industrie du textile et du cuir était au cœur des débats.

En ouverture de cette dixième étape, M. Mohamed Karim Mounir, président du groupe BCP, a rappelé que l’histoire de la Banque Populaire est étroitement liée à celle du Maroc et de la Région en particulier. La Banque, qui participe à hauteur du tiers au financement de l’économie régionale, ambitionne de conserver son leadership à travers le recours aux différents mécanismes disponibles et, plus généralement, à œuvrer pour le bien national en participant activement à la relance économique du Pays.

Selon M. Said Zniber, Wali de la Région Fès-Meknès, cette étape vient à point nommé car elle s’inscrit dans la droite ligne du discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI prononcé à l’occasion de la rentrée parlementaire qui érige l’investissement en priorité. La Région est appelée à contribuer pleinement à la relance de l’économie, et plusieurs chantiers structurants relevant de différents programmes de développement ont été lancés. Les enjeux et défis que connaît la Région Fès-Meknès sont importants et nécessitent une meilleure convergence des actions des pouvoirs publics et du secteur privé.

M. Jalil Sebti, Directeur Général de la Banque Commerciale groupe BCP, a fait le bilan de la première édition des Régionales de l’Investissement. « À Fès-Meknès, quelque 76 projets ont été recensés pour un volume d’investissement de 1,41 MMDH et des besoins de financement s’élevant à 864 MDH. 38 projets ont été concrétisés pour un montant de 281 MDH, soit près d’un tiers des projets », a-t-il souligné.

M. Youness Er-Rafik, Vice-Président du Conseil de la Région Fès-Meknès, a rappelé que la Région concentre 70% des réserves en eau nationale, mais aussi des infrastructures qui n’ont rien à envier aux autres. Son potentiel culturel, historique, touristique et économique est important. L’enjeu est de commercialiser la destination Fès-Meknès qui a longtemps souffert d’une image peu flatteuse. Le Président du Directoire de la Banque Populaire Fès-Meknès, M. Yacine Lemcharki, a réitéré la vocation de la Banque à accompagner le dynamisme des acteurs locaux. Toutes les équipes sont mobilisées pour participer à l’élan de relance économique dans la Région. Il a par ailleurs rappelé le leadership de la Banque Populaire dans la Région en termes de mobilisation de l’épargne et de distribution des crédits.

Le premier panel était consacré à l’industrie du textile et du cuir, qui sont les deux premiers secteurs manufacturiers au Maroc. Ils comptabilisent plus de 240000 emplois et enregistrent une progression des exportations de plus de 30% sur les huit premiers mois de 2022. Leur importance dans l’économie nationale est capitale avec 22% des emplois et 24% de l’export. Tous deux ont une fibre éminemment sociale, employant une main-d’œuvre en majorité jeune et peu qualifiée. Les acteurs du secteur souhaitent former cette main-d’œuvre afin de répondre à la demande nationale et internationale.

Avec la reconfiguration de l’approvisionnement au niveau mondial, le Maroc s’est positionné en acteur incontournable par rapport à l’Europe. Le Royaume en est d’ailleurs le deuxième fournisseur.

Pour améliorer la valeur ajoutée, important enjeu pour le secteur du Textile, il est impératif de développer l’amont. Cette industrie dépend à 85% de l’intrant étranger ? d’où l’urgence de se diriger au plus vite vers la souveraineté industrielle afin de sécuriser les emplois créés. La souveraineté permettrait par ailleurs de proposer un produit 100% Made in Morocco et de concurrencer la Turquie, qui est le premier fournisseur de l’Europe.

Concernant le secteur du cuir, sa relance s’articule autour de trois points : la relance du Made in Morocco, la préférence nationale, qui permettra d’attirer de nouveau des investisseurs, et l’incitation à l’investissement étranger, manne européenne importante dans un contexte post-Covid et de crise énergétique et du transport.

Par ailleurs, la question écologique se pose avec acuité. Les tanneries marocaines souffrent de problèmes d’épuration. L’expérience de Aïn Chegag et sa duplication pourront sauver le secteur et même attirer les donneurs d’ordres internationaux qui pourront produire à moindre coût. Le secteur du cuir est donc à appréhender avec optimisme.

Le deuxième panel a levé le voile sur les leviers de développement des investissements et des exportations dans la Région. Avec un potentiel supplémentaire d’exportation de 16,8 MMDH pour le textile et de 2,5 MMDH pour le cuir, la Région Fès-Meknès peut grandement aider à libérer le plein potentiel de cette industrie. Plusieurs pistes d’amélioration ont été émises. Côté production, il faut monter en qualité et en capacité pour adresser le marché domestique et l’international. En matière d’écologie, le passage au green s’impose pour s’aligner sur les réglementations internationales en vigueur. Enfin, l’industrie 4.0 assure une connexion et un échange d’informations au sein et entre les entreprises et permet une gestion optimale des flux. Les entreprises gagnent ainsi en réactivité et en agilité, deux avantages non négligeables en période de crise.

Il est à noter que la Covid-19 n’a pas eu qu’un effet négatif sur ces deux secteurs. Dans ce contexte d’incertitudes, le retour du nearshore s’est révélé nécessaire pour assurer proximité, agilité et mobilité. Du fait de sa position géographique, le Maroc est bien positionné pour capter cette manne.

Le troisième panel a, lui, été consacré au dispositif d’accompagnement et de financement. Les différentes institutions ont réitéré leur volonté d’accompagner les porteurs de projet sur différents aspects, qu’il s’agisse du financement, de la formation ou de l’accompagnement, notamment à l’export. Pour sa part, la Banque Populaire a noué des partenariats avec des organismes de renom (BEI, BERD) pour accompagner les investisseurs, notamment ceux orientés à l’export.

Les travaux de cette journée se sont poursuivis l’après-midi avec la tenue de plusieurs workshops au cours desquels les clients ont pu bénéficier de l’accompagnement des experts du groupe BCP, de ses filiales ainsi que de ses principaux partenaires lors de rencontres individuelles visant à les accompagner dans la concrétisation de leurs projets d’investissement.



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