Éco-Business

Inflation : le CESE se prononce enfin !

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s’invite enfin dans le débat de l’inflation qui étreint toutes les économies du monde, y compris celle de notre pays. Remarquant que la montée inflationniste entamée en 2021, qui a occasionné des pertes significatives de pouvoir d’achat, se poursuit encore, l’équipe d’Ahmed Réda Chami avance que la situation actuelle requiert d’engager des mesures directes à très fort impact.

Trois mesures à mettre immédiatement en œuvre…
Dans l’immédiat, le Conseil recommande de prendre trois mesures pour préserver le pouvoir d’achat des Marocains(es). Primo, il faut envisager la distribution d’aides ciblées aux catégories les plus vulnérables de la population. Secundo, il s’agit de continuer à maintenir les droits de douane sur certains produits de base importés à des niveaux bas. Et tertio, il faut renforcer le contrôle du respect de la concurrence dans les différents secteurs, en particulier ceux relatifs aux biens de première nécessité et produits de base, avec des sanctions suffisamment dissuasives en cas d’infractions. Ce n’est pas tout, à moyen terme, le CESE déclare qu’il faut agir aussi dans le but de contenir les futures phases de flambée des prix.

…Six autres à déployer à moyen terme
A cet effet, six autres mesures sont préconisées. La première consiste à accélérer la mise en place du registre social unifié (RSU) pour un ciblage optimal des aides aux plus défavorisés. La seconde préconise d’étudier la possibilité de création d’un fonds permanent de stabilisation face aux chocs majeurs. La troisième est relative à l’amélioration des stocks de sécurité des produits énergétiques.

Selon le CESE, il faut investir davantage dans les capacités de stockage internes des produits énergétiques et d’envisager les modalités possibles d’une mobilisation des capacités de stockage de la Samir. La quatrième mesure à déployer à moyen terme appelle à procéder à la réforme et à l’organisation des espaces de commercialisation des produits agricoles.

L’avant-dernière mesure proposée par le CESE invite à étudier la faisabilité de création d’une compagnie nationale de transport maritime de marchandises. Alors que la sixième et dernière mesure préconise de mettre en place un observatoire des prix et des marges des produits de base et de première nécessité. À y regarder de plus près, on remarque que les trois mesures d’urgence ont un prolongement au niveau des six mesures à moyen terme. En effet, la distribution d’aides ciblées aux catégories les plus vulnérables de la population a une corrélation directe avec l’accélération de la mise en place du registre social unifié (RSU) pour un ciblage optimal des aides aux plus défavorisés.

Autrement dit, étant donné que le RSU n’est pas encore ficelé, la distribution d’aides dans l’immédiat n’ira pas qu’aux nécessiteux. En attendant, il est signalé que le déploiement du RSU se fera après celui du RNP (Registre national de la population). Les deux registres vont de pair, mais le RNP doit obligatoirement précéder le RSU. La raison tient au fait que le RNP a pour rôle d’authentifier les personnes. Une étape qui rendra ensuite plus facile l’inscription au RSU.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO



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