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Taux directeur : pas de changement en perspective

Alors que l’inflation a atteint un pic outre-Atlantique et en Europe, ce qui a obligé la FED à relever pour la quatrième fois son taux directeur et la BCE à faire pareil pour la première fois depuis 2011, BAM préfère encore temporiser.  Autrement dit, au Maroc, en attendant la prochaine réunion du Conseil de BAM, prévue fin septembre prochain, la hausse du taux directeur n’est toujours pas à l’ordre du jour.

Y aura-t-il ou pas une hausse du taux directeur au Maroc ? La réponse n’est pas encore tout à fait tranchée. Chez Bank Al Maghrib (BAM), en tout cas, on préfère encore jouer la prudence. Et donc, tant qu’il n’y aura pas de péril en la demeure, il ne faudra pas s’attendre à une quelconque annonce allant dans le sens d’un relèvement, lors de la prochaine réunion du Conseil de BAM prévue vers fin septembre. Même les récentes décisions de la FED et de la BCE, qui ont rehaussé les niveaux de leurs taux d’intérêt, respectivement, pour la quatrième fois consécutive en l’espace d’une année et pour la première fois depuis 2011, après moult hésitations, n’y changeront rien. Pour cause, ces relèvements n’ont toujours pas encore permis de stopper la poussée inflationniste aux États-Unis et en  Europe.

Menace de «récession» aux États-Unis
Outre-Atlantique, la FED a relevé progressivement ses taux directeurs depuis le mois de mars pour faire face aux hausses incessantes des prix des produits alimentaires, des logements ou encore des voitures. Malgré tout, l’inflation s’est accélérée en juin, atteignant 9,1% sur un an. Un niveau très inquiétant qui fait craindre la résurgence d’une récession dans le pays.

Situation tendue en Europe
Dans l’Union européenne, notre principal partenaire commercial, la situation est certes moins tendue, mais suffisamment pour pousser Christine Lagarde, la présidente de la BCE, à sauter le pas, notamment en augmentant ses taux directeurs de 50 points de base. Ici aussi, l’objectif est de réduire la masse monétaire en circulation et freiner l’inflation qui a battu un record dans la zone euro, en se situant à 8,6% en juin en l’espace d’une année. Malheureusement, à ce jour, cette politique visant à rendre le coût de l’argent plus onéreux pour les ménages et les entreprises, afin de ralentir la consommation, et in fine, desserrer la pression sur les prix, n’a encore ni accroché chez les uns ni chez les autres.

Fondamentaux solides au Maroc
Bien entendu, cela conforte, en partie, BAM dans sa position de maintien du taux directeur inchangé à 1,5%. En effet, au Maroc, le taux d’inflation a certes atteint 7,2% en fin juin sur un an, mais, depuis, il s’inscrit dans une tendance baissière. Pour rappel, lors de la dernière réunion de son Conseil, BAM avait revu à la hausse ses prévisions d’inflation pour 2022 et confirmé un ralentissement de la croissance, conséquences d’une flambée des prix des carburants et d’une sécheresse exceptionnelle.

L’inflation devrait ainsi atteindre 5,3% pour l’ensemble de l’année 2022, contre 1,4% en 2021, selon les projections de la banque centrale. BAM prévoit également un ralentissement de la croissance à 1% en 2022, après un rebond de 7,9% en 2021, alors que le gouvernement tablait initialement sur 3,2%. Cette situation est, bien entendu, alimentée par la conjoncture internationale qui reste marquée en particulier par l’enlisement de la guerre en Ukraine, mais également par des conditions climatiques défavorables. Et le maître mot est donc de tenir jusqu’en 2023 où l’embellie se profile à l’horizon. En effet, l’année prochaine s’annonce beaucoup moins tendue. Selon les prévisions de la banque centrale, la hausse des prix à la consommation se situerait à seulement 2%.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO


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