Valorisation des Déchets : l’UPF explore les opportunités d’investissement
L’Université privée de Fès a organisé les 15 et 16 juin la huitième édition du Colloque international sur l’eau, le recyclage et la valorisation des déchets « ERVD’8 ». Une dizaine d’experts, chercheurs et leaders dans le domaine de la valorisation des déchets ménagers ont pris part à cette rencontre.
Plusieurs experts, chercheurs et leaders dans le domaine de la valorisation des déchets ménagers ont pris part à la huitième édition du Colloque international sur «l’eau, le recyclage et la valorisation des déchets (ERVD’8). Initiée par le Groupe de Réflexion sur le Développement Durable (GRDD) et l’Université Privée de Fès, cette rencontre, organisée le 15 et 16 juin, a présenté une occasion pour jeter la lumière sur les opportunités d’investissement dans ce domaine et d’échanger les dernières innovations en matière de développement durable.
Lors de cette rencontre, Mounir El Bari, président de la Coalition pour la valorisation des déchets au Maroc (COVAD), a présenté les travaux de la coalition exemplaire qui abrite dans son conseil d’administration des acteurs publics comme les ministères de l’Intérieur, de l’Environnement et de l’Industrie, et du secteur privé représenté par les fédérations industrielles, les ONG ainsi que les experts dans l’environnement.
«Aujourd’hui, le Maroc crée quelques 26 millions de tonnes de déchets, dont 50% issus du secteur de la construction. Notre coalition est un Think-tank et une force de propositions qui vise à améliorer davantage la valorisation des déchets au Maroc.
Dans ce cadre, la COVAD a participé à une étude, qui verra le jour bientôt, où nous avons fait émerger 13 filières de ramassage, pour lesquelles nous sommes en train de proposer des business modèles pour mettre en place une industrie verte qui va tirer le domaine de la collecte et le ramassage vers le haut», explique El Bari.
De son côté, Khalid Farès, professeur chercheur à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (UCA), a exposé les nombreuses potentialités des déchets au Maroc, ainsi que les solutions susceptibles de contribuer à l’exploitation de cette dernière de manière efficace et efficiente.
Parmi ces solutions on trouve une technique pour la production du compost à partir des écumes de sucrerie, des déchets ménagers et des déchets verts, une deuxième technique pour la valorisation des margines, puis une troisième (nouvelle solution) pour le traitement du lixiviat des décharges à travers le compostage avec les déchets verts et les écumes de sucrerie.
«Cette solution se base sur le pouvoir d’un déchet de l’industrie sucrière qui vise à neutraliser le pH du lixiviat et abaisser la charge bactérienne et éliminer les pathogènes. L’addition des déchets verts qui se trouve dans la décharge nous permet d’avoir un mélange compostable. Nous passons ainsi d’un déchet très nocif à un compost en valeur ajoutée tout en utilisant divers déchets. Cette solution qui est en cours de brevetage est déjà testée à la décharge de Mohammedia et sur le lixiviat de Marrakech », développe Khalid Farès.
Les participants à cette rencontre ont également exposé les nouveautés dans le domaine de la gestion, le recyclage et la valorisation des déchets, et ont donné quelques recommandations pour le développement de ces secteurs stratégiques. La rencontre a par ailleurs connu l’intervention de Aziz El Badraoui, le Président d’Ozone Maroc, en sa qualité d’expert international dans ce domaine. El Badraoui a exposé, devant les étudiants de l’UPF, sa success-story depuis la création de sa propre entreprise de collecte des déchets ménagers en 2008.
Aujourd’hui, la société plante son étendard dans cinq pays de l’Afrique subsaharienne (Côte d’Ivoire, Mali, Bénin, Guinée et Soudan). D’ailleurs, il est , jusqu’à présent, le seul groupe marocain à s’attaquer au marché de la collecte des déchets en Afrique. Dans sa déclaration, Mohamed Aziz Lahlou, président de l’UPF, a mis en avant la politique de barrages lancée dans les années 60 par Feu Hassan II.
Pour lui « cette politique a dénoté de la clairvoyance du Souverain et a révolutionné la gestion des ressources hydriques à travers la mobilisation de milliards de m3 d’eau dans les différentes régions du Royaume ». Et d’ajouter, «pour renforcer les ressources énergétiques propres du royaume, le Roi Mohammed VI a donné ses Hautes Instructions pour augmenter la contribution des énergies renouvelables dans la production de l’électricité au Maroc à l’horizon 2030. Cette politique permettra au Royaume de garantir son approvisionnement en énergie et la protection de l’environnement», précise Lahlou.
Cette rencontre a présenté une occasion pour consolider les acquis des éditions précédentes, notamment, pour ce qui est des partenariats inter-laboratoires, entre les groupes de recherche et l’industrie et entre universités et de sensibiliser les décideurs et les opérateurs économiques et politiques du pays, sur les enjeux de ces secteurs. Dans ce cadre, l’UPF a conclu deux accords de partenariat avec une université en Bulgarie et une autre en Turquie. Les deux accords portent sur les domaines de l’éducation et de la formation, l’échange des expertises et les projets conjoints de recherche.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO