Éco-Business

Taux directeur : Bank Al-Maghrib très attendue

Les analystes sont divisés quant à l’attitude de la Banque centrale face à l’accélération de l’inflation. Celle-ci a atteint 5,9% sur un an en avril, et le pic est sans doute devant nous. Les analystes de Fitch Solutions anticipent un relèvement de 50 points de base du taux directeur en 2022 là où d’autres prévoient un statu quo.

La vérité de mars n’est pas celle de juin. Bank Al-Maghrib pourrait ne plus rester insensible à l’accélération de l’inflation. La vague continue de monter avec une hausse des prix à la consommation de 5,9% sur un an en avril. Et, ce n’est sans doute pas encore le pic. L’indice des prix à la production, un indicateur avancé de l’inflation, laisse entrevoir son renforcement.

Dans les industries manufacturières, il ressortait en hausse de 14,9% sur un an en avril dont +14,1% dans les industries alimentaires, +10,2% dans la fabrication d’équipements électriques et +41,7% dans la métallurgie. En revanche, l’inflation des coûts de production est moins marquée dans les industries de fabrication de boissons ou encore dans le textile.

Fitch Solutions anticipe désormais 5,2% en moyenne en 2022 contre 4,5% précédemment. En mars, la banque centrale tablait sur 4,7% en moyenne. Face au choc inflationniste, les analystes de Fitch Solutions ne prévoient plus une mais deux hausses du taux directeur en 2022.

Ils voient le taux mère remonter à 2% d’ici la fin de l’année. La première pourrait même intervenir lors de la réunion de politique monétaire du 21 juin, pronostiquent-ils.

Le resserrement de la politique monétaire de la BCE à partir de juillet serait un des motifs susceptibles de pousser Bank Al-Maghrib à agir afin de soutenir le dirham, soutiennent-ils. Toutefois, le scénario d’une remontée du taux directeur ne fait pas consensus. Le contexte marocain est bien différent des développements dans d’autres pays entre autres parce que le Royaume n’a commencé à expérimenter une inflation forte que depuis le début de l’année, relève un analyste.

Par ailleurs, il y a aussi le risque de saper la reprise post-covid avec un resserrement trop rapide de la politique monétaire. Sachant que les économies américaine et de la zone euro sont confrontées à des taux d’inflation bien plus élevés et que la Fed et la BCE qui servent, à tort ou à raison, de benchmark, entament la sortie d’une ère de taux d’intérêt négatifs. Au Maroc, le taux directeur se situe encore à 1,5%.

Si toutes les banques sont confrontées à l’envolée de l’inflation, les solutions ne peuvent pas être les mêmes partout. «La hausse du taux directeur n’est pas une décision facile. Bank Al-Maghrib prendra le temps de bien comprendre les ressorts de la poussée de l’inflation avant d’agir», estime un professionnel de marché. Tout dépendra de sa perception de son évolution future. Pour certains analystes, une première hausse des taux ne devrait pas intervenir avant 2023.

Franck Fagnon / Les Inspirations ÉCO


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