Éco-Business

Tourisme-artisanat : l’heure est au balisage de la relance !

Le tourisme et l’artisanat, deux secteurs à très fort potentiel pour la Région Fès-Meknès. Cependant, autant l’une que l’autre activité ont été malmenées par les effets de la crise sanitaire. Aujourd’hui, ils entrevoient les pistes de reprise, mais des défis sont nécessairement à relever.

Le tourisme constitue le troisième secteur économique clé de la région. Il compte, en effet, près de 500 Établissements d’hébergement touristique (EHT) et offre une capacité litière représentant 10% de la capacité nationale. 70% de ces EHT sont situés au sein des pôles urbanistiques de Fès, Meknès et Ifrane. Le tourisme contribue à 8,5% du PIB national du secteur et engendre un chiffre d’affaires de 349 MDH.

La région connaît une forte dynamique, notamment en raison du développement du trafic aérien et des divers programmes de revalorisation des médinas de Fès et de Meknès, qui sont des destinations culturelles de renommée mondiale. Outre le tourisme spirituel, Fès-Meknès se positionne également, grâce à la diversité de ses paysages, sur le tourisme de montagne, rural, thermal et même golfique.

Elle compte 383 EHT classés, soit 19.684 lits. Près de 900.000 arrivées ont été enregistrées en 2019, permettant d’atteindre un taux d’occupation de 42%, qui se situe en progression. 56 projets sont en cours de réalisation pour un montant global de 1.715 MDH et 57 autres sont en cours d’instruction. En outre, le projet d’un Palais des congrès permettra de développer le tourisme d’affaires.

Tourisme, cap sur la niche interne !

Le Contrat-Programme État-Région 2020-2022 du PDR a prévu plusieurs projets touristiques structurants dans la région. Cependant, les investissements privés, censés accompagner ces derniers, montrent encore des réticences à s’engager dans des projets d’envergure autres que des unités hôtelières. Ceci est dû, notamment, aux contraintes liées au foncier qui constitue le principal levier actionné par l’État pour accompagner le secteur du tourisme.

Dans ce cadre, la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) a mobilisé 713 ha entre 2011 et 2019, soit 42% de sa réserve foncière disponible. La reconstitution d’une réserve foncière stratégique dédiée au tourisme, à travers un mécanisme économiquement viable, est un enjeu majeur à relever, notamment en milieu urbain et péri-urbain. Avec les mesures restrictives imposées par les autorités sanitaires et particulièrement le confinement, en 2020, toute l’activité est entrée en arrêt forcé.

Aujourd’hui, les professionnels estiment que la relance du secteur devra s’appuyer sur le marché interne d’abord, lequel nécessite une fidélisation, grâce à un produit dédié ainsi qu’à des prestations de qualité et des tarifs encourageants. La Région Fès-Meknès doit, justement, se préparer à cette relance et se positionner sur les principaux marchés émetteurs afin de pouvoir tirer son épingle du jeu et profiter de la reprise de l’activité.

D’ailleurs, les opérateurs ont baissé leurs tarifs de 30% pour accueillir la clientèle nationale pendant les vacances scolaires. Dans le but de séduire une nouvelle clientèle, la région mise sur l’appui de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) pour financer des actions de promotion dans le cadre de la campagne «Ntlakawfbladna».

Des liens étroits avec l’artisanat
De son côté, le secteur de l’artisanat fait partie du patrimoine immatériel et matériel particulièrement riche de Fès-Meknès. Avec une contribution de 12,8% au PIB national du secteur, l’artisanat est le deuxième secteur phare de la région. Il regroupe plus de 40.000 unités de production représentant 123.000 emplois opérant dans près de 205 métiers.

Les filières des vêtements, de la maroquinerie et du bâtiment traditionnel emploient 66% des artisans et concentrent 65% des ventes. Ce secteur contribue aussi activement aux exportations de la région. Cependant, depuis l’avènement de la pandémie, il a connu un déclin notoire, en raison de son lien étroit avec la dynamique touristique. Avec l’allègement des restrictions, l’artisanat commence à entrevoir les prémices d’une reprise.

Pour encourager davantage le secteur, la création de nouveaux canaux de distribution s’avère nécessaire. Les professionnels appellent également à mettre en place une politique de financement facilitant l’accès aux crédits bancaires. Sur ce volet, la Chambre d’artisanat met l’accent sur la nécessité de mettre en place un projet de Caisse de garantie régionale, pour permettre au secteur informel, notamment aux artisans, de bénéficier d’un financement à un taux préférentiel.

Il faut rappeler que le Plan de développement régional de l’artisanat (PDRA) a permis à plusieurs projets de voir le jour. Ces derniers ont contribué à soutenir les artisans et à améliorer les conditions de commercialisation de leurs produits.

En ce qui concerne les projets structurants, la région a bénéficié de plusieurs chantiers, notamment la création d’une tannerie complémentaire et d’une zone d’activités complémentaires pour les dinandiers à Aïn Nokbi à Fès, la restauration des tanneries traditionnelles de la ville spirituelle, la valorisation du quartier artisanal de Rmika à Meknès, la création d’une zone d’activité artisanale à El Hajeb, ainsi que d’une salle d’expositions à Ifrane et d’un complexe artisanal rural à Taounate.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO Suppléments



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